La police locale a déclaré qu'un paquet contenant de l'explosif avait été découvert par un employé de la résidence de George Soros à Bedford, qui a transporté le colis dans un endroit isolé avant d'en informer les forces de l'ordre, écrit le site d'information Gazeta.ru.
La police ne précise pas s'il y a des suspects, mais durant sa longue vie agrémentée de nombreux scandales, George Soros s'est fait de nombreux ennemis.
Le milliardaire d'origine hongroise est le plus souvent mentionné quand il est question de ses fondations caritatives Open Society qui œuvrent dans le monde entier — des bureaux de la fondation sont présents dans plus de 30 pays. Depuis des années, la fondation Soros est accusée d'ingérence dans la politique nationale des pays où elle a des représentations, avant tout car elle y soutient les mouvements protestataires.
Le site officiel de la fondation indique que ces dernières années, plus d'1,5 milliard de dollars ont été dépensés pour la promotion du «développement démocratique» dans les pays d'Europe de l'Est et sur le territoire de l'ex-Union soviétique.
L'activité de George Soros est perçue de manière différente par les autorités des pays où elle se déroule. Pendant la campagne électorale en Hongrie en avril dernier, le premier ministre Viktor Orban avait par exemple pris George Soros pour cible de ses attaques. A travers le pays, sur les affiches publicitaires, on pouvait lire «monsieur Soros organise une migration massive en Hongrie et dans le reste de l'Europe».
«C'est pratiquement une question de conflit personnel entre Orban et Soros», indique Nikolaï Topornine, maître de conférences à la chaire de droit européen de l'Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO).
D'après l'expert Gueorgui Enguelgardt de l'Institut d'études slaves affilié à l'Académie des sciences de Russie, les autorités serbes voient quant à elles des représentants occidentaux dans les ONG étrangères. Le président serbe Aleksandar Vucic a une attitude assez posée par rapport à ces organisations, dans lesquelles il voit un soutien pour l'adhésion à l'UE. Très récemment, il a personnellement rencontré les représentants des ONG travaillant dans son pays.
«Aleksandar Vucic a accueilli des représentants d'ONG, y compris de la fondation Soros, a parlé de sa politique, écouté les souhaits et les suggestions des activistes», souligne Gueorgui Enguelgardt.
En Russie, la fondation Soros a été reconnue indésirable en 2015 sur décision du parquet. Avec 11 autres ONG internationales, cette fondation s'est retrouvée sur la «liste rouge patriotique» du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
De toute façon, l'Open Society de Soros avait cessé son activité sur le territoire russe dès 2003, six ans après l'ouverture de son bureau dans le pays.
A l'époque, elle avait suspendu la délivrance de bourses afin d'agir par le biais d'autres structures créées en Russie. Durant son activité dans ce pays, la fondation a dépensé près de 950 millions de dollars. En Russie, George Soros a doté les écoles de technologies modernes et soutenu la publication d'un magazine éducatif.
Il n'y a pas si longtemps, George Soros a fait scandale en disant que la politique mondiale actuelle «pourrait provoquer une nouvelle grande crise financière» dans laquelle «les plus touchés seront l'Europe et les pays émergents».
D'après le milliardaire, l'UE se trouve confrontée à trois problèmes clés: la question des réfugiés, la désintégration territoriale (Brexit) et la politique d'austérité provoquée par la crise financière, qui «a empêché le développement économique de l'Europe».
«Tout ce qui pouvait aller de travers est allé de travers», estime George Soros.
Selon lui, la politique de l'administration de Donald Trump, qui a détruit la coopération transatlantique et s'est retiré de l'accord nucléaire avec l'Iran, exercera un impact négatif sur l'économie de l'UE. «Les marchés émergents sont menacés et leur monnaie risque la dévaluation (le rouble russe en fait partie)», prédit le milliardaire.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.