L'ensemble de la société jordanienne a remis en cause le traité avec Israël, réclamant l'annulation de ses deux annexes. Les Jordaniens exigent qu'Amman récupère toutes les terres du royaume, a déclaré à Sputnik Dirgam Halasa, du Conseil jordanien pour la politique populaire extérieure, commentant l'annonce par le roi du refus de renouveler les annexes de ce document.
«L'annulation de ces annexes du traité israélo-jordanien va aussi affaiblir le traité lui-même. Et à l'avenir, cela aidera le peuple jordanien à lutter avec le gouvernement pour la restitution de ses propres droits», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que, quant aux menaces israéliennes de diminuer la quantité d'eau livrée au royaume, celles-ci ne seraient guère réalisées.
«Le gouvernement jordanien n'a pas pris cette décision du jour au lendemain. Il avait consulté auparavant des représentants israéliens et américains, et des mesures spéciales avaient été envisagées afin de réduire la tension en Jordanie, une tension susceptible de compromettre sa stabilité», a indiqué l'homme politique.
Depuis sa signature, en 1994, le traité de paix entre Israël et la Jordanie prévoyait que les terres frontalières de Baqoura et Ghoumar, sous souveraineté jordanienne, seraient mises gratuitement à la disposition des fermiers israéliens pour une période de vingt-cinq ans. Un an avant la fin de l'échéance, comme il en a le droit, le roi Abdallah II a annoncé qu'il ne souhaite pas en renouveler les deux annexes.
En amont, les députés de la chambre basse de l'Assemblée nationale ont adressé au roi une pétition réclamant le rétablissement de la souveraineté de la Jordanie sur ses terres frontalières.