Le gouvernement belge s'apprête à écarter officiellement le Rafale de l'avionneur français Dassault du vaste marché public lancé en 2017 pour le remplacement de ses avions de chasse F-16, écrit l'AFP se référant à plusieurs députés belges.
Selon la presse belge, «le choix est fait» en faveur du F-35 du groupe américain Lockheed Martin, autre concurrent en lice avec le Typhoon d'Eurofighter, et l'annonce officielle du gouvernement est imminente. Des informations non confirmées par l'exécutif mais sur lesquelles le Premier ministre Charles Michel a dû s'expliquer mardi devant des députés réunis en commission au Parlement.
Selon l'un des participants au débat, joint par l'AFP, le député Benoît Hellings (parti Ecolo), Charles Michel a annoncé que la décision finale devait être prise en conseil des ministres d'ici au 29 octobre et affirmé que le candidat français était écarté.
«Il a confirmé la lecture du ministre de la Défense [le nationaliste flamand Steven Vandeput, ndlr] qui dit que la réponse de la France n'a pas été faite conformément au cahier des charges», a assuré M. Hellings.
D'autres députés ont dit «regretter» que le choix ait été arrêté, selon eux, en faveur du F-35, sans que la Chambre n'en soit préalablement informée.
«Le Premier ministre nous a fait croire depuis de très longs mois que toutes les offres étaient examinées, il semble qu'il n'en est rien», a déclaré la députée PS Gwenaëlle Grovonius à la chaîne francophone RTBF.
«Le choix du gouvernement est clairement le choix américain, c'est un manque de cohérence flagrant par rapport à la volonté de développer notre défense européenne», a ajouté cette élue.
La Belgique avait lancé en mars 2017 une procédure d'achat de 34 avions de combat pour remplacer sa flotte vieillissante d'une cinquantaine de F-16, un achat estimé à 3,6 milliards d'euros.
Lockheed Martin pour son F-35 et le consortium européen Eurofighter pour son Typhoon ont répondu en bonne et due forme à l'appel d'offres formulé d'Etat à Etat.
Mais les Français se sont distingués en proposant «une coopération approfondie» avec l'armée de l'air belge, dépassant la simple fourniture des Rafale, ce qui a irrité M. Vandeput et plus largement les nationalistes flamands de la N-VA qui dominent le gouvernement.
Pour contrer les critiques sur un supposé choix «atlantiste » faisant fi de l'Europe de la défense chère à Paris et Berlin, Charles Michel pourrait annoncer, parallèlement au choix du F-35, que la Belgique confirme son intention d'acheter des blindés français, a rapporté la presse. «Une manière de ménager la chèvre et le chou», a commenté M. Hellings.
En juin 2017, la Belgique avait annoncé qu'elle comptait acheter près de 500 véhicules de combat légers ou moyens en France à l'horizon 2025/2030, pour 1,1 milliard d'euros.