Dans son rapport publié en juillet 2017, le Bureau de lutte contre le terrorisme de l’Onu estimait qu’entre mars 2011, date de l’éclatement du conflit en Syrie, et septembre 2016, près de 25.000 terroristes étrangers, issus de plus de 100 pays, étaient partis combattre en Syrie. Les évaluations antérieures données par le ministère russe de la Défense parlaient de 25.000 et 30.000 terroristes étrangers luttant dans les rangs de Daech*. En dépit de ces statistiques, le mufti d’Alep Mahmoud Akkam est réticent à désigner les pays responsables de l’exportation du fléau terroriste vers la Syrie.
«Le terrorisme n’a ni patrie, ni religion, ni État. C’est une idéologie et je ne peux pas dire qu’elle est venue [en Syrie, ndlr] des États-Unis ou, par exemple, de Palestine. […] Le terrorisme s’est formé à l’intérieur de l’individu lui-même qui a emprunté la voie de l’inhumanité. Un homme pareil vit dans les ténèbres et se laisse guider par l’injustice, tel un animal. Ainsi nous ne pouvons pas dire que nous devons mener la lutte contre tel ou tel pays. Nous devons affronter l’idéologie du terrorisme partout où elle se répand et dans chaque individu qu’elle abuse», a-t-il souligné dans son commentaire à Sputnik.
«En notre qualité de penseurs, nous controns l’extrémisme, le nazisme et le radicalisme et œuvrons au nom de l’homme et de l’humanité pour prouver que l’individu est le plus important dans ce monde», a-t-il ajouté.
Il considère que les traces laissées à Alep par les terroristes sont dissuasives en soi. Selon lui, la vue de la partie de cette ville dévastée traduit mieux que tous les mots les conséquences des actions des terroristes. «La destruction des biens [de la population, ndlr], telles sont leurs séquelles. Ceux qui les ont provoquées peuvent-ils diriger un pays?».
* Daech est une organisation terroriste interdite en Russie