La coordination des positions française et allemande continuera à jouer un rôle prépondérant en ce qui concerne la politique européenne envers la Russie même en cas de changement de pouvoir en Allemagne, estime Sabine Fischer, directrice du département de l'Europe orientale et de l'Eurasie de l'Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, interrogée par Sputnik lors de la présentation du rapport «La coopération sélective entre la Russie et l'Europe» rédigé par un groupe d'experts russes et européens. Dans le même temps, elle a souligné que le départ d'Angela Merkel n'était pas «imminent».
«Je ne crois pas que la France reprenne le soi-disant leadership [allemand] dans la politique de l'UE envers la Russie. Je crois que Berlin et Paris coopèrent très étroitement […] Et j'estime que cela se poursuivra, à un moment donné, sous un nouveau pouvoir en Allemagne», a-t-elle précisé.
«Depuis de 20 à 25 ans, la politique allemande insistait […] fortement sur la concorde avec les pays membres de l'UE en ce qui concerne la politique envers la Russie et envers ses voisins européens de l'est», a ajouté Mme Fischer.
Cet avis est partagé par Kadri Liik, chercheur supérieur du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), qui estime qu'un possible changement de leader en Europe n'aura pas d'impact sur les relations russo-européennes.
«Je ne crois pas que le changement de leader dans l'UE, même s'il a lieu, mènera nécessairement au changement de la politique européenne envers la Russie», a-t-elle déclaré, en répondant à la question de Sputnik.
Elle a également rappelé les résultats d'un récent sondage de l'ECFR publiés en mai dans son article «Gagner une guerre normative contre la Russie: l'audit du pouvoir russo-européen». Ils indiquent qu'il existe un consensus au sein de l'UE en ce qui concerne les relations avec la Russie.
«Tous les pays considèrent que la Russie est un partenaire problématique pour l'Europe et ils soutiennent tous la politique européenne envers la Russie», a-t-elle précisé.
Néanmoins, la nécessité et l'efficacité des sanctions ne semblent pas être un sujet qui fasse l'unanimité au sein de l'UE. D'après le même sondage, des citoyens de sept pays membres n'estiment pas que les sanctions soient efficaces.
La France prône également la normalisation des relations avec la Russie et entend aborder les questions les plus problématiques des relations russo-européennes avant la fin de l'année. Le 16 octobre, le Kremlin a également annoncé que Vladimir Poutine se rendrait à Paris afin de participer aux commémorations du 11 novembre sur l'invitation d'Emmanuel Macron. Selon le sénateur français Gérard Longuet, les deux Présidents pourraient trouver un accord sur la normalisation de la situation en Ukraine. Il a ajouté que la France, ainsi que l'Europe, était intéressée d'avoir des relations de bon voisinage avec la Russie. Une autre rencontre entre les dirigeants russe et français doit avoir lieu le 27 octobre à Istanbul dans le cadre du sommet entre la France, la Russie, la Turquie et l'Allemagne sur la Syrie.