Fermeture de lieux de culte: l’Église protestante d’Algérie dénonce un «acharnement»

Par leurs décisions de fermer des lieux de culte en Kabylie et les poursuites judiciaires qu’elles ont engagées contre des fidèles, les autorités algériennes font preuve d’un acharnement injustifié à l’égard des chrétiens protestants dans le pays. C’est ce qu’a confié, le 21 octobre, un communiqué de l’Association de l’Église protestante d’Algérie.
Sputnik

Les chrétiens algériens fidèles de l'église protestante subissent de grandes pressions de la part des autorités du pays, qui leur ont fermé des lieux de culte et ont traduit en justice des fidèles. C'est ce qu'a dénoncé, le 21 octobre, l'Église protestante d'Algérie (EPA) dans un communiqué, cité par le site d'information Tout Sur l'Algérie (TSA).

«L'Association de l'Église protestante d'Algérie (EPA) est une fois de plus victime d'une campagne d'acharnement par la fermeture de ses lieux de culte dans la wilaya de Béjaïa et la menace d'en fermer à Tizi-Ouzou, ainsi que par les procès intentés contre des chrétiens», a déclaré le communiqué de l'EPA.

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Citant les reproches adressés par les autorités au lieu de culte ayant été mis sous scellés à Akbou, le communiqué a évoqué «l'absence d'issue de secours et d'extincteurs constatés par une commission de la wilaya [de Béjaïa, ndlr] qui a inspecté les lieux», en plus du fait d'avoir «un pasteur étranger».

Tout en affirmant que les responsables de l'église se sont conformés aux ordres de la commission de respecter les consignes de sécurité citées ci-dessus, et que le pasteur étranger «est parti depuis plusieurs mois» et «ne vit plus en Algérie», le même communiqué de l'EPA a souligné que «la mise sous scellé de ce lieu de culte est donc abusive et ne repose sur aucune justification valable».

«D'ailleurs, la gendarmerie d'Akbou n'a formulé aucun motif appuyant et justifiant cette fermeture, se contentant d'annoncer qu'elle exécute un ordre émanant du nouveau wali [préfet, ndlr] de Béjaia», a ajouté l'EPA, en précisant que les gendarmes ayant procédé à la fermeture de ce lieu de culte n'ont remis «aucun document ni notification aux responsables de cette église».

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En plus de la fermeture de lieux de culte, le même communiqué a fait savoir que «des responsables de quatre églises dans la wilaya de Tizi-Ouzou viennent d'être convoqués par la police» et que «cinq chrétiens, dont trois de la même famille, sont injustement poursuivis en justice pour "prosélytisme" sur la base d'une accusation infondée».

En conclusion, tout rappelant que la fermeture de l'église d'Akbou était «arbitraire», l'Association de l'Église protestante d'Algérie a dénoncé le fait que cela «prive injustement pas moins de 400 fidèles de la célébration de leur culte, bien que ce droit soit dûment garanti par la Constitution algérienne dans son article 42.»

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La nouvelle Constitution algérienne, adoptée en 2016, affirme en effet dans son article 42 que «la liberté d'exercice du culte est garantie dans le respect de la loi».

Pour rappel, la loi de 2006 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, interdit tout exercice du culte dans des lieux non destinés à cet effet. La même loi précise que les édifices destinés à l'exercice du culte sont soumis au recensement par l'État qui assure leur protection.

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