Top-5 des erreurs catastrophiques des aiguilleurs du ciel

Le 20 octobre, le monde célèbre la Journée internationale du contrôleur aérien. Malheureusement, les représentants de cette profession font d’habitude la une des journaux quand leurs erreurs ont des conséquences fatales. Voici le Top-5 des crashs aériens provoqués par des erreurs humaines.
Sputnik

Aucun avion ne peut décoller ou atterrir sans l’aide des aiguilleurs du ciel qui célèbrent le 20 octobre leur fête professionnelle, la Journée internationale du contrôleur aérien. Quand on gère l’espace aérien, la moindre erreur peut mettre en péril les vies de nombreuses personnes. Sputnik rappelle les plus graves catastrophes qui ont été le résultat d’actions maladroites des occupants de différentes tours de contrôle à travers le monde.

1. Crash à Omsk

Le 11 octobre 1984, un Tu-154 d’Aeroflot reliant Krasnodar, dans le sud de l’URSS, à Omsk, en Sibérie occidentale, a percuté trois engins de déneigement sur la piste d’Omsk lors de son atterrissage. L'appareil a pris feu, tuant 174 des 179 personnes à bord, dont 8 adolescents et 16 enfants, ainsi que 4 personnes se trouvant au sol.

D’après l’enquête, le crash s’est produit du fait d’un enchaînement d’erreurs des contrôleurs aériens. Un jeune aiguilleur du ciel, qui aurait été en manque de sommeil, s’est endormi sur son lieu de travail et n’a pas allumé le tableau «Piste d’atterrissage occupée». Il a également permis aux camions de service de se déplacer librement sur la piste. Deux autres contrôleurs ont aussi été condamnés à des peines de prison.

2. Collision de Zagreb

Le 10 septembre 1976, un Trident HS 121 de British Airways reliant Londres à Istanbul est entré en collision avec un Douglas DC-9 d’Inex-Adria effectuant un vol Split-Cologne au-dessus de la ville yougoslave de Zagreb.

L’aile gauche du DC-9 a accroché le nez du Trident HS 121, tuant sur le coup les pilotes britanniques et dépressurisant la cabine. L'aile s’est arrachée, et le DC-9 s’est écrasé à proximité du village de Vrolec. À bord du Trident, les passagers sont morts asphyxiés en quelques minutes. L’avion a fini par s'écraser au sol cinq minutes après le choc.

Cet accident, le plus grave de l’histoire de British Airways, a fait 177 morts.

D’après l’enquête, le crash s’est produit en raison d’une défaillance du système des radars et de la négligence d’un contrôleur aérien, Gradimir Tasic, qui était surchargé ce jour-là, travaillant seul alors qu’il devait y avoir deux contrôleurs à Zagreb.

3. Catastrophe de Medellin

En mai 1993, un Boeing 727-46 de la compagnie aérienne SAM Colombia reliant Panama à Bogota via Medellin s’est écrasé près de la ville colombienne de Medellin.

Un aiguilleur du ciel de la ville a permis aux pilotes de descendre à 3,66 km d’altitude sans avoir de données précises sur l’avion qu’il ne voyait pas sur ces radars. La balise de l’aéroport était hors service après une attaque terroriste.

L’équipage n’a pas bien déterminé la position de l’appareil qui a heurté la montagne Paramo Frontino. Les 132 personnes à bord du Boeing ont été tuées.

4. Catastrophe de Cerritos

Le 31 août 1986, un McDonnell Douglas DC-9 d’Aeromexico reliant Mexico à Los Angeles a percuté un avion privé Piper Cherokee Archer II à 2.000 m d’altitude. Les deux appareils sont tombés à Cerritos, une ville située non loin de Los Angeles. Les 67 personnes se trouvant à bord des deux appareils, ainsi que 15 personnes au sol ont été tuées.

Plusieurs causes étaient à l’origine de ce double crash: le système des radars de l’aéroport de Los Angeles n’était pas assez puissant pour détecter le petit Piper Cherokee qui avait pénétré par inadvertance dans son espace aérien. En plus, le contrôleur aérien Walter White a été distrait par l’entrée non autorisée d’un autre jet privé dans sa zone de surveillance.

5. Accident aérien d'Überlingen

Le 1er juillet 2002, l’avion Tu-154 de Bashkirian Airlines reliant Moscou à Barcelone est entré en collision avec l’avion-cargo Boeing-757 de DHL (Bergame-Bruxelles) près d’Überlingen et du lac de Constance, en Allemagne. Au total, la catastrophe a fait 71 morts, dont 52 enfants. 

L’enquête a établi qu’une erreur commise par le contrôleur aérien de Zürich Peter Nielsen était à l’origine de la collision. Il travaillait sur deux postes de contrôle à la fois. M.Nielsen et son assistante géraient les décollages et les atterrissages en Suisse et dans plusieurs aéroports des pays voisins. Le contrôleur n’a pris que tardivement conscience du danger qui menaçait les deux appareils et a en plus déclaré au pilote russe que le Boeing se trouvait à droite de son appareil, alors que le cargo se trouvait en fait à gauche. 

Être responsable de nombreuses vies humaines et manier les chiffres, les sigles et les balises est un travail éprouvant et chaque aiguilleur du ciel en est conscient. Les crashs meurtriers dont nous avons parlé sont une leçon pour tous les représentants de ce métier. Et heureusement, les grandes catastrophes aériennes restent rares.

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