EXCLUSIF Ce que changent les S-300 en Syrie, selon un haut gradé syrien

Après la livraison des complexes russes S-300, le ciel syrien est protégé même face au voisin hébreu qui «cherche à mélanger les cartes et détourner des progrès syriens au sol», a assuré à Sputnik Hassan Hassan, chef de la direction politique de l'armée syrienne. Ainsi, les possibilités d'attaquer «se sont fortement rétrécies» pour Israël.
Sputnik

Si «l'agression israélienne» contre les autres s'inscrit dans sa politique, les voies de la réalisation de ses attaques tendent à diminuer, a déclaré à Sputnik le général-major Hassan Hassan, responsable de la direction politique de l'armée syrienne, y compris dans le contexte du déploiement récent des systèmes S-300 russes en Syrie qu'on compte encore moderniser.

«Les possibilités pour Israël de réaliser son agression, également depuis le ciel, se sont fortement rétrécies, pour ne pas dire ont totalement disparu», a affirmé le général-major.

Le général-major Hassan Hassan, responsable de la direction politique de l'armée syrienne

Cette activité atteste du lien entre l'État hébreu et les groupes armés illégaux ravageant le territoire syrien. «Israël souhaite les encourager, gonfler leur moral, démontrer que derrière eux sont ceux qui les protègent. Plus on combat le terrorisme, plus faibles sont les possibilités d'agression israélienne», met en valeur M.Hassan.

«L'un des objectifs des frappes israéliennes est de mélanger les cartes et de détourner l'attention des progrès de l'armée syrienne au sol. Nous n'allons pas permettre à Israël de parvenir à ces buts».

Les batteries antiaériennes livrées récemment par la Russie à la Syrie, que les Israéliens tenteront de mettre hors service, n'auront pas le dernier rôle, selon certaines estimations. Or, selon M.Hassan, les Syriens peuvent être tranquilles:

«Nous ne permettrons plus d'intrusions dans l'espace aérien syrien et des attaques contre le territoire syrien».

Livraison de S-300 en Syrie: deux avions de renseignement UK repérés près des frontières
Le général-major rappelle que «lorsqu'on évoque la protection de l'espace aérien, il s'agit, certes, tant de défense antiaérienne que de moyens de guerre électronique, qui permettent d'intercepter des ondes électroniques et de créer du bruit pour les avions et les missiles. Tous cela ce sont des mesures de renforcement de la protection du ciel syrien contre toute sorte d'agression externe. Nous sommes 100% sûrs que le ciel syrien est déjà protégé», poursuit M.Hassan.

Sur la période actuelle, la Syrie «mène une guerre composée: une guerre conventionnelle, mais aussi lutte contre les bandes». Dans ce domaine, la Syrie est surtout soutenue par ses conseillers iraniens.

«Le principal rôle militaire [de nos alliés iraniens, ndlr] est qu'ils nous ont octroyé des conseillers», raconte M.Hassan. «Nos amis iraniens ont une riche expérience dans ce domaine [de lutte contre les gangs, ndlr] et ont aidé l'armée syrienne et le peuple qui leur sont reconnaissants, tout comme à la Russie et au Hezbollah», résume-t-il.

Le retrait des forces iraniennes de Syrie relève de trois pays, selon Poutine
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait annoncé le 2 octobre que la Russie avait achevé de livrer des systèmes S-300 à la Syrie et qu'elle avait remis au pays 49 équipements militaires, ajoutant que les spécialistes syriens seront formés au maniement de ces systèmes au cours des trois prochains mois.

La livraison des S-300 à la Syrie est intervenue après la destruction d'un Il-20 russe par la défense anti-aérienne syrienne lors d'un raid de l'aviation israélienne. Moscou a accusé les forces aériennes de l'État hébreu d'avoir provoqué le tir ayant touché l'appareil russe.

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a de son côté affirmé qu'Israël ne pouvait pas abandonner ses opérations en Syrie, malgré la livraison de systèmes de missiles antiaériens russes S-300.

Discuter