Des manifestations seraient menées sous peu par des fidèles de deux églises protestantes dans la région d'Akbou en Kabylie, dans la wilaya de Béjaïa, pour dénoncer la décision qu'auraient prise les autorités du pays de fermer leurs lieux de cultes, a indiqué, le 18 octobre, le site d'information Observ'Algérie, citant un fidèle de l'une des églises mises sous scellés par les forces de l'ordre.
Selon la source, la gendarmerie nationale aurait fermé, le 17 octobre, l'église Ville de Refuge de la commune d'Ighram. Selon elle, il s'agit d'«une fermeture abusive malgré le cadre légal de l'église et l'agrément accordé l'année passée par la même administration ayant ordonné la fermeture».
Le deuxième lieu de culte protestant qui aurait été mis sous scellés, il y a quelques jours, par les autorités algériennes pour des motifs, selon la même source, «flous et sans fondements», serait l'église du village du Colonel Amirouche (ex-Riki). Les fidèles compteraient mener des manifestations en s'adressant au wali, selon l'interlocuteur d'Observ'Algérie.
Réagissant à des informations diffusées par des organisations non gouvernementales (ONG) faisant état de manquements par les autorités algériennes à la liberté de culte, monseigneur Paul Desfarges, l'archevêque d'Alger, a déclaré le 20 juin dans un entretien accordé à l'Algérie Presse Service (APS), que «la liberté de culte est garantie et assurée par la loi en vigueur dans le pays».
Mgr Desfarges a ajouté que les adeptes de l'Église protestante d'Algérie pratiquent leur culte «dans des lieux aménagés (salles ou habitations) en église», tout en soulignant que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs «est disponible à trouver une solution à ce problème» car les autorités algériennes «ne veulent pas que cette situation persiste».
Pour rappel, la loi de 2006 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans, interdit tout exercice du culte dans des lieux non destinés à cet effet. La même loi précise que les édifices destinés à l'exercice du culte sont soumis au recensement par l'État qui assure leur protection.