Confrontée ces derniers mois à de très sérieuses difficultés économiques, financières, politiques et sociales, la Turquie a sans doute décidé de libérer le pasteur américain Andrew Brunson afin d'améliorer ainsi ses relations en crise avec les États-Unis, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Salih Dogan, spécialiste des questions internationales et de la politique turque.
«La Turquie a grand besoin que les deux pays cessent d'élever les droits de douane, comme cela a eu lieu il y a deux mois et a provoqué la chute de la livre turque par rapport au dollar», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que, de son côté, Donald Trump voulait sans doute présenter la libération du pasteur Brunson comme sa grande réussite.
«C'est incontestablement une victoire pour Trump, mais pas une grande victoire. […] Comme je l'ai déjà dit, le Président Trump est confronté à une multitude de difficultés, tant aux États-Unis qu'au niveau international. Et je ne pense pas qu'il doive se faire réélire dans deux ans», a conclu M.Dogan.
Quoi qu'il en soit, les observateurs se demandent si la libération d'Andrew Brunson aura des répercussions concrètes sur les élections de mi-mandat, dans moins d'un mois, aux États-Unis.
Le pasteur américain Andrew Brunson a été arrêté en Turquie en 2016 pour suspicion de collaboration avec des activistes kurdes et le mouvement FETO de Fethullah Gülen, opposant turc réfugié depuis 1999 aux États-Unis. Sa détention suivie de son assignation à résidence a provoqué des tensions entre Washington et Ankara.