L'Église orthodoxe russe rompt ses relations avec le Patriarcat de Constantinople

Le Saint-Synode de l'Église orthodoxe russe considère impossible de poursuivre sa communion eucharistique avec le Patriarcat œcuménique de Constantinople, a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.
Sputnik

L'Église orthodoxe russe a rompu la communion eucharistique avec le Patriarcat œcuménique de Constantinople, a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou.

«Lors de sa réunion d'aujourd'hui, le Saint-Synode a pris la décision de rompre complètement la communion eucharistique avec le Patriarcat de Constantinople», a déclaré à Minsk le métropolite Hilarion lors d'un briefing organisé après la fin de la tenue du Synode.

L’Église russe prédit le début de «quelque chose de terrible» en Ukraine
Le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une «une décision forcée» et que le Saint-Synode de l'Église orthodoxe russe ne pouvait pas en prendre une autre puisque «toute la logique des récentes démarches du Patriarcat de Constantinople y conduisait».

«En pratique, cette décision signifie que nous ne pourrons plus concélébrer avec le Patriarcat de Constantinople, nos prélats et nos prêtres ne pourront plus prendre part aux liturgies avec des prélats et des prêtres du Patriarcat de Constantinople, les laïcs ne pourront plus communier dans les églises du Patriarcat de Constantinople», a expliqué le métropolite Hilarion.

Le Patriarcat œcuménique de Constantinople a récemment décidé d'octroyer le statut d'Église autocéphale (indépendante) à l'Église ukrainienne et de rétablir sa représentation à Kiev. Il a en outre levé l'anathème prononcé contre les chefs de deux Églises non canoniques ukrainiennes, Philarète Denissenko, patriarche autoproclamé de Kiev anathématisé par l'Église orthodoxe russe en 1997, et Makari Maletitch, chef de l'«Église orthodoxe autocéphale ukrainienne».

Le Patriarcat de Constantinople a de fait souhaité étendre sa juridiction ecclésiastique sur l'Ukraine, annulant le décret historique de 1686 qui permettait au Patriarche de Moscou de nommer le métropolite de Kiev.

Le Saint-Synode russe promet une réponse «dure» aux décisions de Constantinople
D'après l'Église orthodoxe russe, ces décisions légitiment un schisme et risquent de porter un préjudice catastrophique aux croyants en Ukraine et dans le monde orthodoxe. Selon le porte-parole du Patriarche de Moscou Cyrille, les liens entre Constantinople et les schismatiques ukrainiens détruisent l'orthodoxie canonique et la levée de l'anathème prononcé contre Philarète est absurde.

Actuellement, en Ukraine, on trouve l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, ainsi que des structures ecclésiastiques qui ne sont pas reconnues par l'orthodoxie mondiale: le «Patriarcat de Kiev» et l'«Église orthodoxe autocéphale ukrainienne». Le Président ukrainien Piotr Porochenko cherche à obtenir la reconnaissance des structures religieuses non canoniques et à créer une Église autocéphale dans le pays bien qu'il ait promis de ne pas s'ingérer dans les affaires de l'Église.

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