«Le déni de justice est un appel à la révolte», comité Adama.
Par ces mots, le comité Adama appelle à manifester, ce samedi 13 octobre à Paris, Gare du Nord, pour réclamer la mise en examen des gendarmes. En effet, deux ans après la mort d'Adama Traoré, la lumière sur les circonstances de son décès dans une gendarmerie à la suite d'une interpellation après une course poursuite reste encore floue. Or, le 4e rapport d'expertise qui exonère les gendarmes de toutes responsabilités ne viendra pas calmer la colère de l'association Vérité et justice pour Adama.
Dans un document consulté par Le Monde, selon les médecins, auteurs du rapport, la mort d'Adama Traoré est consécutive à une réaction en chaîne. Il «se serait donc retrouvé en état d'"hypoxémie" (faible quantité d'oxygène dans le sang) amplifiée par sa sarcoïdose, de "déshydratation" causée par la chaleur, d'"hyperviscosité sanguine" provoquée par l'effort et de "stress majeur" dû à la poursuite. Dès lors, un "cercle vicieux" s'est mis en place. Ces différents éléments ont provoqué une "crise drépanocytaire aiguë avec syndrome thoracique", conduisant peu à peu à "une anoxie tissulaire" (les différents organes sont privés d'oxygène) et à la mort du jeune homme. "Le décès de M. Adama Traoré résulte donc de l'évolution naturelle d'un état antérieur au décours d'un effort", concluent les médecins, qui estiment que "son pronostic vital était déjà engagé"» détaille Le Monde.
Pourtant, le comité Adama rappelle que «les experts disent clairement qu'Adama Traoré avait un cœur d'athlète», que l'expertise affirme qu'il «a bien subi une compression thoracique [suite à la méthode d'interpellation des gendarmes, ndlr] ayant aggravé son état asphyxique et ayant donc un rôle dans son décès par asphyxie.» Un élément non déterminant pour les médecins. En effet, selon eux cette «asphyxie mécanique (…) est insuffisante pour avoir joué un rôle significatif dans le décès de M. Adama Traoré».
Des arguments battus en brèche par l'avocat de la famille. «Les conclusions de l'expertise ne peuvent être considérées comme utiles à la manifestation de la vérité dans la mesure où elles se fondent sur des éléments factuels faux.»