Le quotidien danois Berlingske a publié dans ses colonnes un commentaire concernant le projet de loi sur les mesures à prendre pour renforcer les efforts contre les influences illégales des services de renseignement étrangers. Selon ce texte mis en ligne récemment sur le site du parlement danois, une peine maximale de 12 ans de prison est prévue si un tel crime est commis pendant une campagne électorale.
L'auteur de l'article signale que les Danois pourraient être emprisonnés pour des propos différant de la position officielle des autorités. Selon lui, sont notamment passibles de peines de prison l'ingérence dans les débats publics ou les tentatives pour influer sur le processus de prise de décision.
Le projet vise plus concrètement les tentatives d'influencer la formation de l'opinion publique au Danemark et la prise de décisions concrètes dans les secteurs privé et public.
«La loi prévoit, en puissance, la situation dans laquelle un agent d'un service de renseignement étranger dit qu'il faudrait remplacer une ampoule dans les WC d'une entreprise et qu'un directeur danois suit son conseil», constate l'auteur de la tribune.
Selon lui, dans cet ordre d'idée, un habitant du royaume encourt une peine de prison s'il déclare que les sanctions antirusses nuisent au Danemark, fait part de son opinion dans les médias, ou bien s'il tente d'influer en faveur de la réalisation du Nord Stream 2.
De l'avis de l'auteur de la tribune, ce projet de loi pourrait être qualifié de tentative d'intimider la société danoise car des opinions tout à fait légales exposées pendant des discussions publiques pourraient être considérées comme de la propagande.
Les renseignements américains ont accusé la Russie d'«ingérence» dans l'élection présidentielle de 2016. La Russie a plusieurs fois démenti toutes les allégations selon lesquelles elle aurait influencé la présidentielle américaine ou les élections dans d'autres pays. Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, les a qualifiées d'«absolument infondées». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a aussi noté qu'il n'existait aucune preuve qui pourrait confirmer cette hypothèse.