Pourquoi ne faudrait-il pas sous-estimer la menace d’épidémies mortelles au XXIe siècle?

Nous vivons actuellement dans un monde persuadé que notre interférence avec l'écologie de la planète ne se reflétera aucunement sur la propagation des maladies. Cependant, l'exemple de l'Empire romain devrait remettre les idées de l'humanité en place.
Sputnik

Le journaliste allemand Hannes Stein a formulé une prédiction très pessimiste: il a trouvé de nombreux points communs entre la situation actuelle en Europe et l'ascension de l'Empire romain, et rappelle comment un banal changement climatique survenu en 540 a engendré l'une des maladies les plus meurtrières de l'époque — la peste. Et bien que la médecine moderne soit capable de faire face à cette maladie ancienne, on sait que certains virus résistent désormais aux antibiotiques, relate le site de la chaîne Zvezda. Aux yeux du journaliste, tout cela risque de provoquer l'épidémie d'une «peste» aussi destructive qu'en 540.

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A l'époque, plusieurs années successives avaient été extrêmement froides — qui avaient été surnommées les «années sans été». Cette période avait été précédée d'une déforestation active par les Romains pour le chauffage ainsi que la construction de navires et de maisons. Les Romains qualifiaient cette évolution de «progrès», mais cette percée a été fatidique.

La forêt a reculé en Afrique du Nord, la lumière du soleil se reflétait davantage à la surface de la Terre et repartait dans l'espace sans chauffer la planète. De plus, une série d'éruptions volcaniques s'est produite et après une période assez favorable de chaleur, la planète a commencé à refroidir.

Les années froides ont été bénéfiques pour le développement de la bactérie excitatrice de la peste. Tout a commencé avec les puces, porteuses initiales du virus, puis les hommes ont répandu ce dernier sur la planète.

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Hannes Stein écrit dans le quotidien Die Welt qu'à l'époque, toute la vie de l'Empire romain se concentrait à Constantinople. La Route de la soie passait par ce port important, où des centaines de navires accostaient et repartaient avec des chargements de valeur. C'est à cause de ce facteur que la peste s'est propagée à une vitesse record.

Des millions de personnes en sont mortes. L'humanité ne disposait pas à l'époque de médicaments contre cette infection mortelle, et des villes et des villages entiers ont été décimés.

Aujourd'hui, l'auteur affirme que nous vivons dans la conviction totale que notre ingérence dans l'écologie de la planète n'aura aucune influence sur la propagation des maladies. Mais l'exemple cité, estime Hannes Stein, devrait faire redescendre les gens sur terre. Selon lui, il existe deux problèmes majeurs à l'heure actuelle.

Premièrement, les bactéries excitatrices de différentes maladies sont devenues résistantes aux antibiotiques. L'auteur cite l'exemple d'une Américaine qui a été infectée et que même l'antibiotique le plus fort — la colistine, prescrite quand plus rien d'autre n'aide — n'a pu sauver.

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Il s'est avéré que le gène de résistance à la colistine existait chez des hommes et des animaux en Chine. Cependant, le journaliste ne voit pas encore d'alternative aux antibiotiques. «Si nous y renoncions, l'humanité se retrouverait sans défense face aux nombreuses maladies, et notamment la peste», écrit-il.

De plus, Hannes Stein est surpris par la position des opposants aux vaccins, dont le mouvement gagne en popularité à travers le monde. Certains parents refusent d'effectuer les vaccins obligatoires à leurs enfants en se référant à des recherches supposant un lien entre les vaccins et l'autisme. Bien que ces résultats soient démentis, d'après l'auteur, les opposants aux vaccins sont de plus en plus nombreux. Au final, l'immunité de générations entières face à des maladies telles que la rougeole et la coqueluche sera amoindrie.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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