Le départ en septembre 2015 du général de corps d'armée Mohamed Médiène, alias Toufik, ancien chef du Département du Renseignement et de la Sécurité algérien (DRS) — dissous depuis — avait suscité une polémique à l'échelle nationale et internationale et n'a pas encore livré tous ses secrets. C'est ce que rapporte, ce 8 octobre, le site d'information algérien ALG24, affirmant, selon des sources, que l'une des raisons du limogeage du général Toufik serait l'existence en Algérie de réseaux de soutien au prédicateur turc Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du coup d'État ayant visé le renversement du Président Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016.
«Tout a commencé lors de la visite du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, en novembre 2014 en Algérie. Ce dernier avait protesté auprès des autorités algériennes contre l'existence en Algérie du Mouvement islamiste Gülen à travers des écoles privées et diverses sociétés», affirment les sources.
Ayant pris connaissance du rapport transmis au Président Bouteflika par le DRS, «l'Ambassade turque en Algérie décidera de mener, quelques mois plus tard, une enquête par laquelle l'on découvre un réseau de financement du Mouvement Gülen qui comprend une quarantaine d'entités, dont une école privée à Bouzaréah [hauteurs d'Alger, ndlr], des entreprises spécialisées dans le textile ainsi qu'une boîte de communication dirigée par un turco-tunisien du nom d'Anes», précisent les sources à ALG24.
La confiance du Chef de l'État en son chef du renseignement étant ébranlée, d'autant plus que cette affaire aurait porté un coup dur aux relations bilatérales entre les deux pays «la décision de mise à la retraite a été donc prononcée dans ce contexte», concluent les mêmes sources.