L'État français a été condamné par le Conseil d'État français à indemniser à hauteur de 15.000 euros un fils de harki qui est né et a grandi dans des camps de transit et de reclassement dans les années 1960 et 1970.
«Il résulte de l'instruction que la responsabilité pour faute de l'État doit être engagée à raison des conditions de vie indignes réservées» à l'époque, est-il indiqué dans la décision du 3 octobre 2018 de la plus haute juridiction administrative française, qui décide que l'État versera une indemnisation au plaignant en réparation «des préjudices matériel et moral».
Comme l'a appris l'AFP d'une source au sein du Conseil d'État, c'est la première fois que ce dernier répond à la demande de réparation en lien avec l'accueil des harkis dans l'Hexagone en reconnaissant la responsabilité de l'État et en lui imposant le versement d'indemnités.
système appelé «arrestation-détention» à l'époque même, qui autorise les forces de l'ordre à arrêter, détenir et interroger tout «suspect» dans l'objectif d'une lutte plus efficace contre l'adversaire.
La décision du Conseil d'État survient dans le contexte d'un «plan harkis» d'un montant de 40 millions d'euros sur quatre ans annoncé fin septembre et ayant pour but de revoir les pensions versées aux anciens combattants.
La vie dans ces camps a entraîné pour lui des «séquelles» exigeant «un accompagnement médico-psycho-social» et ont égalemeent «fait obstacle à son apprentissage du français».
En même temps, le Conseil d'État ne s'est pas prononcé sur une affaire liée au non- rapatriement des harkis et de leurs familles après la signature des accords d'Évian le 18 mars 1962 qui ont mis fin à la guerre d'Algérie, d'après le requérant. De fait, quelque 60.000 sur 150.000 Algériens recrutés par l'armée française comme auxiliaires ont pu atteindre la métropole, tandis que d'autres ont été abandonnés à leur sort.
François Hollande avait été le premier Président français à reconnaître «les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France», comme il a affirmé en 2016.