Le Kremlin n'envisage pas de participer aux débats avec la presse qui, se basant sur des rumeurs, s'enflamme autour de l'identité des suspects de l'affaire Skripal, a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, tout en dénonçant le refus de Londres de fournir des informations officielles.
Cette explication est intervenue suite à une énième question commençant par «La BBC a confirmé que… » et posée pour faire réagir le Kremlin aux informations qui circulent dans la presse britannique au sujet de l'identité des auteurs présumés de l'empoisonnement de Sergueï et Ioulia Skripal en mars dernier à Salisbury.
«Nous ne discuterons plus avec les médias», a-t-il déclaré, avant de poursuivre: «La BBC ne peut confirmer quoi que ce soit, la BBC peut faire une supposition ou encore autre chose. Et comme la discussion est entièrement menée au niveau des médias, nous, le Kremlin, ne voulons plus y participer».
Ce n'est pas la première fois que le Kremlin dénonce les rumeurs entourant l'affaire Skripal. «Ces derniers mois, les médias britanniques et les médias d'autres pays publient de nombreuses informations sur l'affaire Skripal. Personne n'arrive à démêler lesquelles sont vraies et lesquelles sont fausses», déclarait-il aux journalistes la semaine dernière.
L'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été empoisonnés en mars dernier à Salisbury et retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière leur empoisonnement.
La Russie a toujours démenti les allégations de Londres. Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down avaient reconnu ne pas être en mesure d'établir le pays d'origine de l'agent innervant utilisé dans la tentative d'assassinat. Le gouvernement russe a à plusieurs reprises demandé à Londres de lui permettre de participer à cette enquête.