L’ex-chef de la DGSE remet une deuxième couche: le pouvoir en Algérie est «momifié»

L’état de santé de Bouteflika est tellement dégradé que ceci a causé «la momification du pouvoir» politique en Algérie, a déclaré ce 25 septembre l’ancien ambassadeur de France à Alger et ex-chef de la DGSE sous Nicolas Sarkozy lors d’une conférence publique à Paris.
Sputnik

Après sa déclaration concernant l'état de santé du Président Abdelaziz Bouteflika, Bernard Bajolet, ancien ambassadeur de France à Alger et ex-chef de la DGSE sous Nicolas Sarkozy, a affirmé ce 25 septembre, lors d'une conférence publique, que le pouvoir en Algérie était dans un état de «momification», selon le magazine L'Obs.

«Soyons clair, je souhaite longue vie au Président Bouteflika: je ne suggère donc pas qu'on le débranche», a déclaré l'ancien diplomate. «Mais cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s'enrichir», a-t-il ajouté.

Ancien chef de la DGSE: le Président Bouteflika «est maintenu en vie artificiellement»
Concernant ses relations personnelles avec le Président algérien, l'ancien premier responsable du renseignement français a confié que «la dernière fois que le Président Bouteflika est venu se faire soigner en France, j'ai demandé à le voir, mais il a refusé». «Alors je lui ai fait envoyer un immense panier de chocolats, en retour, il m'a fait porter un bouquet de fleurs si grand qu'il rentrait à peine dans mon bureau [à la DGSE, ndlr]!», a-t-il précisé.

Santé de Bouteflika, crimes coloniaux: le torchon brûle-t-il entre Alger et Paris?
«La légitimité historique est un levier par lequel le pouvoir algérien gouverne le pays et le Président Abdelaziz Bouteflika est maintenu artificiellement en vie», avait déjà affirmé le 21 septembre Bernard Bajolet dans un entretien donné au Figaro.

Réagissant à ces propos, Xavier Driencourt, actuel ambassadeur de France à Alger, a affirmé le 24 septembre devant la presse en marge d'une activité à l'Assemblée populaire algérienne, que M.Bajolet a parlé en son nom et qu'il n'engage en aucun cas les autorités officielles françaises.

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