Le Yémen dispose de suffisamment de nourriture pour nourrir sa population pendant deux à trois mois, a prévenu l'ONG humanitaire CARE International. En cause: la possibilité de la fermeture du principal port du pays suite au renforcement des frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite.
«Une fois le port bloqué, nous parlons de millions et de millions de personnes qui n'auront pas de nourriture», a déclaré à The Independent le directeur de l'ONG, Johan Mooij, en tenant compte des stocks du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et des quantités estimées d'aliments commerciaux.
La ville est actuellement tenue par les rebelles houthis soutenus par l'Iran, et est régulièrement bombardée par la coalition arabe depuis ces trois dernières années. En novembre 2017, la dernière fois que le port a été complètement fermé, 3,2 millions de personnes supplémentaires ont été condamnées à la faim, selon les estimations du PAM.
Dans un rapport, l'ONG britannique Save the Children a affirmé que cinq millions d'enfants sont menacés de souffrir de la faim et a mis en garde contre «la famine d'une ampleur sans précédent» causée par le conflit au Yémen.
Le 21 septembre, l'Onu a annoncé perdre le combat contre la famine qui menace le pays. «Nous perdons notre combat contre la famine. Nous pourrions approcher un point de non-retour au-delà duquel il sera impossible d'éviter de nombreuses pertes de vies humaines dues à une famine généralisée dans le pays», a déclaré Mark Lowcock, le directeur des Affaires humanitaires de l'Onu.
Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays.
Les victimes du conflit au Yémen ne sont plus comptabilisées depuis 2016 par l'Onu, le bilan étant resté à 10.000 morts à cette date.