Sur fond d'années de coopération entre la Russie et Israël, l'incident avec l'Il-20 en Syrie semble être «une ingratitude inexplicable»: Israël savait que l'avion russe était dans le ciel, il n'y avait aucune nécessité de bombarder la Syrie à ce moment-là, estime le chef scientifique de l'Institut des études orientales de l'Académie des sciences russe, Vitali Naoumkine.
Selon l'expert, ces actions semblent être «une ingratitude inexplicable» dans le contexte de la coopération actuelle entre la Russie et Israël.
«Nous avons beaucoup fait pour Israël et nous avons toujours pris en compte les intérêts d'Israël, depuis l'époque soviétique, même quand nous n'avions pas de relations aussi normales que celles que nous avons maintenant, de coopération étroite, ni de partenariat très étroit. Le but de provoquer la destruction de l'amitié que nous avons aujourd'hui n'est pas clair», a-t-il déclaré.
En outre, la Russie a toujours tenu compte de la position et des intérêts d'Israël dans le conflit israélo-palestinien, a ajouté Vitali Naoumkine.
Selon lui, étant donné qu'Israël n'est pas pressé de s'excuser et continue d'insister sur sa version, l'incident ne peut être considéré comme terminé.
«Je pense que l'incident est loin d'être terminé… La coopération dans tous les domaines qui intéressent les deux parties est ébranlée. Il y a une perte de confiance. [L'amitié] ne s'effondrera pas, je pense, il sera possible de se mettre d'accord », a conclu M. Naoumkine.
Le 17 septembre, la défense antiaérienne syrienne a ciblé par erreur un Il-20 russe avec 15 militaires à son bord. L'appareil se dirigeait vers la base aérienne de Hmeimim et a été abattu à 35 km des côtes syriennes. Le crash de l'avion a coïncidé avec un raid israélien contre la Syrie.
Après avoir enquêté sur le crash de l'Il-20 en Syrie, la Défense russe en a attribué la responsabilité à Israël. Selon le ministère russe, l'État hébreux avait communiqué à la Russie des informations erronées concernant la localisation des frappes,
Comme l'a indiqué le général Igor Konachenkov, les actions des pilotes israéliens témoignaient «soit d'un manque de professionnalisme, soit au moins d'une négligence criminelle».