Ancien chef de la DGSE: le Président Bouteflika «est maintenu en vie artificiellement»

Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika serait «maintenu en vie artificiellement». C’est ce qu’a confié ce vendredi 21 septembre Bernard Bajolet, ancien chef de la DGSE, au journal le Figaro, ajoutant que «rien ne changera dans cette période» concernant les relations algéro-française.
Sputnik

«La légitimité historique est un levier par lequel le pouvoir algérien gouverne le pays et le Président Abdelaziz Bouteflika est extrêmement malade». C'est ce qu'a affirmé ce vendredi 21 septembre Bernard Bajolet, ancien chef de la DGSE sous Nicolas Sarkozy et ex-ambassadeur de France en Algérie, dans un entretien donné au Figaro. La Toile n'a pas tardé à réagir aux propos de cet ancien expert du renseignement français.

S'exprimant sur l'avenir des relations algéro-françaises, M. Bajolet estime que celles-ci vont connaitre une «évolution à petits pas». «Et c'est pour deux raisons: la première tient à un problème de génération. La nomenclature algérienne, issue ou héritière de la guerre d'Algérie, a toujours besoin de se légitimer en exploitant les sentiments à l'égard de l'ancienne puissance coloniale», a-t-il expliqué.

Selon lui, «la seconde raison est plus conjoncturelle: le président Bouteflika, avec tout le respect que j'éprouve pour lui, est maintenu en vie artificiellement. Et rien ne changera dans cette période de transition».

Les déclarations de M. Bajolet ont fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux, qui y voient une possible crise à l'horizon entre Paris et Alger.

Front populaire: l’arme de Bouteflika pour purger l’Algérie de sa corruption?
Le Forum des chefs d'entreprises algérien (FCE), la plus importante organisation patronale du pays, avait appelé, dans un communiqué du 5 septembre dernier, le Président Abdelaziz Bouteflika à briguer un 5e mandat en l'assurant de son soutien total à son appel à la constitution d'un «front populaire afin de garantir la stabilité de l'Algérie».

Le FCE a assuré le Président de la République algérienne de son adhésion totale à son appel à la constitution d'un «front populaire afin de garantir la stabilité de l'Algérie et sa résistance face à toutes les manœuvres internes et menaces externe», peut-on lire dans le même communiqué.

En limogeant les généraux, Bouteflika a-t-il acté le retrait de l’armée de la politique?
À l'approche de l'élection présidentielle, la scène politique est de plus en plus en effervescence sur fond d'un éventuel 5e mandat du Président sortant Abdelaziz Bouteflika. À cet effet, 15 partis politiques ont appelé, le 15 août à Alger, le Président à briguer un 5e mandat sur la base d'une initiative commune dite de «La continuité pour la stabilité et la réforme», selon l'Agence Presse Algérie (APS). À l'initiative s'est joint le Front de libération nationale (FLN), le parti au pouvoir dans le pays et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le plus grand syndicat du pays.

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