En marge du Forum économique oriental de Vladivostok, Sputnik a rencontré Marina Jounitch, directrice de Google en Russie pour les relations avec les pouvoirs publics, afin de lui demander à quel point les rumeurs sur la surveillance massive par la société qu'elle représente de ses utilisateurs correspondaient à la réalité et ce qu'il fallait faire par exemple pour protéger les enfants contre le «cyberbullying» (cyberharcèlement ou harcèlement virtuel) et un nouveau défi «Momo», ainsi que sur l'ingérence numérique dans les élections.
Les rumeurs d'une surveillance massive réalisée par Google sont bien exagérées et se sont même transformées en «paranoïa», a déclaré l'interlocutrice de l'agence.
«C'est une question des connaissances qu'ont les utilisateurs. Lisent-ils les conditions d'utilisation et développent-ils leurs compétences techniques?», a-t-elle expliqué.
Et d'ajouter qu'il existait évidemment des mécanismes pour protéger les enfants sur internet et qu'il revenait aux adultes de s'en occuper.
«C'est le travail des adultes», a souligné Mme Jounitch.
Elle a toutefois constaté un grand écart numérique entre enfants et parents en Russie, se référant à une récente étude sur cette question.
«En cas de cyberbullying, l'enfant s'en plaindrait plutôt au Président qu'à ses parents et ce, parce qu'il les considère comme des dinosaures finis. À présent, cet écart commence à se réduire, les parents devenant de plus en plus jeunes», a poursuivi la responsable.
Elle a appelé les parents à se former davantage sur le fonctionnement des mécanismes appelés à protéger leurs enfants sur internet.
«Tout interdire ou fermer sur la Toile, ce n'est pas une solution parce que cela fermerait aussi l'accès à des ressources utiles […] et en priverait vos enfants», a prévenu Mme Jounitch.
Elle a par ailleurs signalé que certains instruments de Google sont susceptibles de diminuer la «paranoïa» liée à la surveillance. Il s'agit notamment de sa fonction de géolocalisation qui s'avère très utile.
« Si je me trouve par exemple à 6.500 km de mon enfant. Hier, j'ai suivi, grâce à l'instrument "contacts confiés" que j'avais installé avec son assentiment sur mon portable, son trajet jusqu'au gymnase. Cela est très commode et diminue considérablement l'inquiétude», a relevé Mme Jounitch.
Interrogée sur l'ingérence numérique dans les élections, elle a répondu que Google ne s'occupait pas de politique.
«Il va sans dire que dans n'importe quel pays où nous travaillons, nous respectons les lois», a résumé l'interlocutrice de Sputnik.
L'entreprise Google n'a de cesse de souligner qu'elle «collecte des données uniquement pour améliorer la qualité de ses produits». Les médias signalent cependant que malgré le fait que Google assure à ses utilisateurs qu'ils peuvent à tout moment désactiver l'historique des emplacements, certaines applications sur les appareils Android et iPhone continuent à enregistrer automatiquement des informations sans autorisation.