Bruxelles et Ankara pourraient se rapprocher, sur fond de tensions dans leurs relations avec Washington, estime Yucel Ozdemirn, chroniqueur et représentant du journal turc Evrensel en Allemagne. Plus tôt, The Wall Street Journal avait fait savoir que Berlin avait considéré la possibilité d'accorder un secours financier d'urgence à la Turquie afin de faire face à la crise économique.
«Le rapprochement entre la Turquie et l'UE s'inscrit dans le cadre de la position ferme que ces deux parties ont adoptée à l'égard des Etats-Unis. […] En ce qui concerne l'UE, elle analyse depuis longtemps la question de ses futures relations avec les États-Unis. L'arrivée de Donald Trump au pouvoir a donné de l'élan à ce processus», a-t-il précisé.
«Pour un possible soutien financier de la Turquie de la part des pays européens, la question est le format et la source de cette aide. Il ne s'agit pas d'allouer de l'argent à Ankara à l'instar de la Grèce, qui est membre de l'UE et de la zone euro», a-t-il ajouté.
M. Ozdemirn estime qu'un soutien financier peut être accordé à la Turquie par intermédiaire de structures internationales telles que le FMI. D'après lui, si Berlin prenait cette décision seul, cela pourrait nuire à ses relations avec d'autres membres de l'UE.
De plus, il indique que cette option serait la plus convenable pour l'UE puisque si elle tentait de soutenir la Turquie unilatéralement, elle pourrait voir se répéter la situation autour de l'Iran suite à l'adoption de sanctions américaines.
«Si l'UE veut soutenir la Turquie toute seule, cela pourra aboutir à un nouveau conflit avec Washington et à la répétition de la situation observée depuis l'introduction des actions contre l'Iran. Mais en tout cas, l'UE semble indiquer qu'elle ne laissera pas la Turquie seule face à une crise», a-t-il résumé.
Le 13 août, la chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré que l'Allemagne voulait voir une Turquie économiquement prospère. Selon la présidence turque, Emmanuel Macron avait également déclaré le lors d'une conversation téléphonique avec Recep Tayyip Erdogan que la stabilité de l'économie turque était importante pour la France.