Jeanne d'Arc russe, auteure d'un acte héroïque décisif dans la victoire sur le nazisme

Liza Tchaïkina, Héros de l'Union soviétique et résistante, aurait eu 100 ans ce 29 août. Son courage a bouleversé même les soldats hitlériens, qui ont comparé la jeune femme à Jeanne d'Arc.
Sputnik

Selon les historiens, l'acte héroïque de Liza Tchaïkina a joué un rôle particulier dans la victoire de l'URSS sur le nazisme: «Il a soutenu le moral des soldats et a encouragé la population civile à la résistance» pendant les premiers mois —les plus difficiles — de la Grande Guerre patriotique. «J'ai pu, et vous pourrez aussi» furent ses derniers mots. Retour sur la vie brève et remarquable de Liza Tchaïkina. Par le site de la chaîne RT.

Elizaveta Tchaïkina est née le 28 août 1918 dans le village de Rouno, sur le territoire de la région actuelle de Tver. Quand Liza était enfant, ses parents ont rejoint la coopération agricole (kolkhoze). Passionnée par la vie sociale, elle est entrée au Komsomol et travaillait depuis l'âge de 15 ans comme gérante de la salle de lecture du village, où elle instruisait ses habitants. Elle a également créé dans le village la première section de pionniers et cousait même des cravates rouges.

Rapidement après son 21e anniversaire, Liza a rejoint le Parti communiste et a été invitée au poste de secrétaire du comité de district Penovski du Komsomol.

En 1941, Liza Tchaïkina a suivi des cours d'amélioration des compétences des collaborateurs du Parti et du Komsomol à Kalinine (Tver). Elle aurait pu faire une excellente carrière politique, mais la guerre a brouillé ses plans.

Immédiatement après l'attaque de l'Allemagne hitlérienne contre l'Union soviétique, Liza Tchaïkina a décidé qu'elle devait protéger la Patrie. Elle a alors appris à tirer et à lancer des grenades.

En raison de la progression rapide de l'ennemi, la section de chasse dont faisait partie Liza Tchaïkina a été transformée en unité de résistance. La direction du parti a exigé l'évacuation de la jeune femme à l'arrière: tout le monde la connaissait dans les environs et, en cas de présence allemande, elle aurait été menacée. Mais Liza était persuadée que ses compatriotes étaient incapables de trahison et a décidé de rester dans la section.

Le 22 novembre, Elizaveta Tchaïkina s'est rendue dans le village de Peno. Sur le chemin, elle a décidé de rendre visite à son amie éclaireuse Maroussia Kouporova. Ce qui n'a pas échappé à l'attention du guet local, ancien koulak, qui a l'a dénoncée aux Allemands. Des hitlériens ont fait irruption dans la maison, ont exécuté Maroussia avec sa mère et son frère. Liza a été amenée pour interrogatoire. Les Allemands n'ont pas immédiatement compris à qui ils avaient affaire.

Une seule collaborationniste locale a affirmé qu'il s'agissait d'une «responsable du Komsomol». La jeune fille a été monstrueusement torturée pour obtenir d'elle des informations sur l'endroit où se trouvaient les résistants. Mais elle a gardé le silence — et aurait même craché au visage de l'interrogateur hitlérien. Au final, Liza a été molestée à tel point qu'elle ne pouvait plus marcher jusqu'au peloton d'exécution, vers lequel les Allemands ont dû la porter. Le 23 novembre, Liza a été fusillée. Ceux qui l'avaient trahie ont été condamnés par les résistants à la peine capitale par contumace, puis exécutés.

La nouvelle de l'acte héroïque de la jeune résistante a fait le tour du pays. Le 6 mars 1942, elle a reçu à titre posthume le titre de Héros de l'Union soviétique.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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