«On peut imaginer une mesure de rétorsion des Iraniens, qui pourraient arrêter par exemple un diplomate français en vacances, qui, dans la mesure où il ne fait pas partie de l'ambassade, s'il est juste de passage, n'est pas protégé par son immunité diplomatique. On peut donc imaginer une mesure de vengeance.»
«Le projet d'attentat, qui a été en effet déjoué au moment de la grande réunion des Moudjahidines du peuple il y a quelques semaines, a entraîné des arrestations sur le territoire européen et notamment en Allemagne, où un diplomate iranien a été interpellé en dépit de son immunité diplomatique.»
«Ce risque me paraît limité, dans la mesure où les Iraniens font attention en ce moment de ne pas trop se fâcher avec les Européens, dont ils ont besoin pour protéger l'accord nucléaire. Mais on peut imaginer que, dans les luttes de factions qui se déroulent en Iran, pour embarrasser le gouvernement, qui lui cherche des solutions avec les Européens, certains fassent une provocation de ce genre.»
François Nicoullaud considère qu'«il y a un risque peut être faible, mais on ne peut pas dire qu'il y a un risque zéro» à cause de cette affaire. Précisions qu'après deux mois, la lumière n'a toujours pas été faite sur les véritables responsables de ce possible «attentat». Si les Occidentaux et donc la France directement ont, et depuis longtemps, pris position pour les Moudjahidines du peuple, Téhéran a dénoncé une supercherie fomentée par l'organisation ennemie et sa protection par l'État français.
Ajoutons pour conclure qu'au-delà de cette affaire, la situation actuelle de l'Iran ne doit pas non plus rassurer les autorités françaises. En effet, depuis la décision de Donald Trump, les réformes, notamment économiques, entreprises par le Président Hassan Rohani peinent à convaincre aussi bien les élites en place, les réformateurs, les conservateurs, ou encore le peuple, entraînant de facto une instabilité grandissante.