«La Turquie ne reste pas sans d'autres solutions de remplacement, et l'adhésion à l'UE n'est pas une panacée pour notre pays. Nous pouvons décider quelle direction prendre. Il ne faut pas penser que la Turquie fera de grands sacrifices pour parvenir à adhérer à l'UE», a souligné Egemen Bagis.
Selon lui, l'«interaction avec la Turquie est un antidote à un certain nombre de problèmes auxquels l'Europe fait face».
«C'est pourquoi je pense qu'il est nécessaire d'agir d'une manière systématique et globale tout en s'appuyant sur une formule raisonnable et convenable pour les deux parties pour construire un dialogue», a précisé l'ancien ministre.
Egemen Bagis a également évoqué l'importance de la Turquie pour les pays européens que ces derniers «tentaient de ne pas afficher».
«En effet, les ressources énergétiques dont l'Europe a besoin se trouvent au nord, au sud et à l'est de la Turquie. Ainsi, l'Europe, située à notre frontière, n'y a pas accès sans la participation de la Turquie. En outre, l'Europe est consciente de la nécessité d'une coopération avec la Turquie pour gérer le flux des réfugiés d'Irak et de Syrie cherchant à pénétrer sur le territoire européen. En dépit de cela, Bruxelles a toutefois fait tout son possible pour ralentir l'introduction d'un régime sans visa pour les citoyens turcs.»
«La proposition de Macron sur un partenariat privilégié a déjà été exprimée auparavant par Mme Merkel. Mais nous avons déjà déclaré à l'époque que nous n'acceptions pas une telle initiative parce que nous ne comprenons pas ce qui est sous-entendu par un "partenariat stratégique privilégié"», a-t-il expliqué.
Lors de son discours à la conférence annuelle des ambassadeurs et des ambassadrices le 27 août, le Président français a appelé à construire un partenariat stratégique entre l'Union européenne, la Russie et la Turquie.