«Mon objet de comparaison est le festival [Redhead days, ndlr] de la ville de Bréda en Hollande qui est le plus gros festival d'Europe. Lorsqu'ils ont commencé il y a 10 ans, ils étaient 300. C'est donc une belle première. Je m'étais dit que si je faisais au moins aussi bien que Breda il y a 10 ans, ça serait prometteur puisqu'aujourd'hui ils sont 20.000.»
En effet, au-delà de la fréquentation, Pascal Sacleux nous explique que «les gens étaient vraiment contents. On a reçu plein de messages de remerciements, de félicitations et de «rendez-vous à l'année prochaine!»»
Cette aventure est la succession d'événements et de rencontres comme l'explique Pascal Sacleux. Après une exposition photo de ses œuvres à l'aéroport de Rennes en mai 2017,
le photographe décide de continuer les portraits de personnes rousses et organise en parallèle des prises de vues collectives en Bretagne. En deux ans, ce sont près de 816 personnes photographiés, âgées de deux mois à 84 ans. Fort de cette multitude de portraits et grâce aux rencontres avec Elodie Roux-Guyomard, créatrice du blog La vie en rousse et Marie-Savine Colin, spécialiste de la question de la rousseur dans l'art et réalisatrice de documentaire, ils décident de réaliser le livre Etre(s) roux, regards croisés sur une singularité (Ed Goater, juin 2018).
Néanmoins, l'idée d'organiser ce festival est véritablement née sur un coup de tête lors d'une séance photo collective.
«Une fois les gens photographiés, ils se mettaient sur le côté, il y avait une espèce de bonne humeur ambiante, cette bonne humeur était contagieuse, car tous ceux qui les avaient accompagnés, roux ou non roux, étaient contents d'être là […] Et d'un coup je me suis dit: allez, on organise un festival!» raconte Pascal Sacleux.
«Pourtant, j'aimerais que l'on se démarque des anglo-saxons: le communautarisme ne m'intéresse pas du tout. Enfermer des roux dans un champ non plus. Les gens sont suffisamment stigmatisés, ce n'est donc pas la peine de se diaboliser et de s'enfermer dans une espèce d'entre soi neurasthénique.»
Et de poursuivre,
«Ce que j'appelais de mes vœux, c'était vraiment un rassemblement autour de la question rousse, autour des personnes rousses. Le but était de fédérer en ayant un langage et une approche universelle et non sélective. Il y avait des gens de tout type, de tout type de cheveux, de toute obédience, de tout type de peau mais surtout le plus important c'est que les gens qui sont venus, étaient à leur place» rappelle le photographe.
Pourrait-on voir une nouvelle édition du Red love en 2019? Pascal Sacleux l'appelle de ses vœux mais sera, contrairement à ce festival, accompagné en amont dans les préparatifs du prochain rassemblement.
«J'ai eu de l'aide lorsque les 55 bénévoles sont arrivés sur place. C'était chouette, car tout le monde était vraiment impliqué […] La plupart des bénévoles ont d'ailleurs décidé de me rejoindre et m'ont poussé à agrandir l'association [No Rain No Pain, ndlr]. Mais s'il y a une version II, ce qui est fort probable, je ne l'organiserai pas tout seul.»
Rendez-vous pour la prochaine édition du Red Love mais avec Ed Sheeran en invité d'honneur?