Même si, en réalité, réduire ces opérations de la Banque centrale russe sur le marché des métaux précieux uniquement à une réaction due à la crainte des sanctions n'est pas très sérieux. Étant donné que la réserve d'or stratégique de la Fédération de Russie croît de manière stable et depuis longtemps, la «nécessité immédiate» ne suffit pas pour expliquer un tel mouvement.
L'annonce que le régulateur russe, en la personne de la Banque centrale, n'achètera pas de monnaie sur le marché intérieur du 23 août jusqu'à fin septembre est une décision assez significative, mais manifestement réactive.
Selon la version officielle, la Banque de Russie a décidé de le faire simplement pour réduire la volatilité des marchés financiers et accroître la prévisibilité des actions des autorités monétaires. Mais il semble qu'il ne s'agisse pas seulement de cela. Et même si le ministère des Finances a immédiatement déclaré que l'accomplissement du plan d'achats de devises étrangères dans le cadre de la règle budgétaire se poursuivrait, il convient de rappeler qu'il avait été également promis de poursuivre les achats d'obligations américaines.
De telles paroles valent cher, par définition. Tout comme la thèse selon laquelle sera poursuivi le travail pour réduire la dépendance envers les équipements technologiques étrangers.
La prise de conscience des changements tectoniques qui se produisent sur les marchés mondiaux n'est pas inhérente seulement aux économistes russes, mais également aux collègues européens.
En fin de compte, il est question ni plus ni moins de la «nécessité de renforcer l'autonomie européenne par la création de canaux de paiement indépendants des USA». Et, s'il y a six mois seulement, certains eurosceptiques marginaux (du point de vue de Bruxelles et de Washington) pouvaient se permettre de dire de telles choses, à présent c'est le chef de la diplomatie allemande qui y appelle directement.
Certes, la question d'un «effondrement immédiat» de la monnaie de réserve mondiale ne se pose pas. Mais en 1986, l'Union soviétique paraissait également inébranlable. Or l'URSS était un système bien plus sérieux que n'importe quel standard du dollar.