Et ce pour la simple raison que sa concubine, qui ne compte pourtant pas parmi les protagonistes principaux de l'affaire, et le coffre-fort contenant les armes d'Alexandre Benalla, et possiblement d'autres objets qui pourraient intéresser l'enquête, sont introuvables. Pour retrouver la trace de Myriam, qui venait de donner naissance à leur premier enfant, à 32 ans, l'équipe de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) a été obligée de recourir aux méthodes destinées à la lutte contre le crime organisé, telles que la géolocalisation.
Dès le début, l'ancien collaborateur du Président a refusé de préciser où se trouvait ni comment joindre sa future femme, l'expliquant par le fait qu'il voulait «la protéger». Ainsi, dans le procès-verbal est signalé «le manque de coopération de Monsieur Benalla, qui a refusé de communiquer les coordonnées de son épouse».
Les enquêteurs ont alors trouvé à leur domicile une porte dotée d'un système franchissable uniquement à l'aide d'un équipement spécial. N'ayant pas réussi à forcer la serrure, ils ont scellé l'appartement avant d'y retourner, le lendemain, avec un serrurier. A la surprise des policiers, le coffre qu'ils comptaient examiner avait disparu, apparemment avec les armes que détenait (légalement) Alexandre Benalla — trois pistolets automatiques et un Remington.
M.Benalla lui-même a ainsi expliqué la situation devant les juges: «Le 19 juillet, ma femme m'a appelé pour me dire qu'il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J'ai demandé à un ami d'aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui pouvait être volé, les objets de valeur et notamment les armes».
Le 21 juillet, après la perquisition, a été déclenchée une opération pour retrouver la jeune femme, par des moyens tels que le passage de son nom dans les fichiers de la police, des réquisitions bancaires, l'identification de sa voiture et les PV d'excès de vitesse. Il s'est avéré qu'elle n'avait réservé aucun vol à son nom et a en outre été géolocalisée dans le XVIe arrondissement. Une intense activité téléphonique a été enregistrée sur son téléphone, visant vraisemblablement à annuler les formalités du mariage, affirme Le Parisien.
Pas un happy-end, mais tout de même un résultat: la police s'est procurée le mail de Myriam via la mairie d'Issy et lui a envoyé une demande de «prise de contact».
Le protagoniste n'a pas apprécié cette opération d'envergure. «Je m'interroge sur l'opportunité de faire des recherches sur ma femme qui n'a rien à voir dans toute cette histoire. Elle est déjà assez chamboulée.»