Pourquoi l'ancien conseiller de Trump lance son «Mouvement» en UE

La presse européenne et les responsables de l'UE évoquent activement l'initiative de l'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, qui a l'intention de créer à Bruxelles une fondation appelée «Mouvement».
Sputnik

Steve Bannon souligne que les forces de sa structure européenne surnommée «Mouvement» soutiendraient la montée en puissance du populisme de droite en Europe, écrit mardi le quotidien Izvestia. Selon les analystes du Parisien, le principal défi pour Bannon cet automne sera la tentative de diviser l'Union européenne. Étant donné que l'ex-conseiller du Président américain a rencontré en juillet les principaux nationalistes européens, la situation semble réellement alarmante.

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Quand on sait que Steve Bannon lui-même a publié plusieurs articles de campagne à ce sujet, l'inquiétude des politiciens américains de différents partis devient très compréhensible.

«Le populisme nationaliste arrivera prochainement au pouvoir. Il sera dirigeant. Les États européens retrouveront enfin leur identité nationale et leurs propres frontières. Ce discours sur l'État-nation est un trait commun des partis eurosceptiques, ce qui les réunit», a écrit l'ex-conseiller de Trump fin juillet dans le quotidien américain The Daily Beast.

Et si, jusqu'à présent, les politiciens européens avaient des doutes, cet article avec des fragments d'interview de Bannon les ont dissipés définitivement: le conseiller travaille déjà en Europe avec un ordre du jour alternatif.

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Stefan Lehne, spécialiste du centre Carnegie Europe, pense que Bannon a l'intention de «radicaliser ces organisations et de leur transmettre toutes les connaissances pouvant être apportées par un professionnel de la stratégie politique et de la désinformation de son niveau».

«Bannon est convaincu que son opération mettra un terme aux décennies d'intégration européenne. Les mouvements de masse contre ce phénomène existent déjà, et leur potentiel est suffisant pour, un jour, diriger la vie en Europe dans le bon sens. Selon lui, à un moment donné tout se produira en un clin d'œil, et ce sera aussi simple à faire que d'appuyer sur un interrupteur», a expliqué Stefan Lehne au quotidien espagnol La Vanguardia.

Deux facteurs joueront en faveur de l'activité de Steve Bannon en Europe. Premièrement: la faible activité politique de la population du Vieux Continent aux législatives européennes. Le taux de participation n'a cessé de chuter depuis 1979 pour dégringoler de 62 à 43% (aux dernières élections de 2014). Les analystes de La Vanguardia sont convaincus que le taux de participation bas favorise les résultats des populistes, plus organisés et ayant une attitude plus consciencieuse et responsable par rapport à leur devoir civique.

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Dans ce contexte, l'Europe post-crise pourrait devenir un polygone d'essai pour les technologies de Bannon. Selon les experts du Vieux Continent, la tension sociale est élevée au sein de la société européenne — notamment à cause de l'afflux de réfugiés du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. C'est le second facteur qui joue en faveur de Bannon. Dans ces conditions, il est plus facile de cultiver le nationalisme et de provoquer, si besoin, la colère de la population contre les bureaucraties des institutions politiques et administratives européennes, ainsi que contre l'élite au pouvoir.

Ces craintes ne sont pas infondées. La fusion de l'activité de l'électorat protestataire mécontent de la politique migratoire des autorités, le savoir-faire de Bannon pour créer le fond médiatique nécessaire (allant jusqu'aux falsifications), le tout cela dans un contexte de peur face à la Chine grandissante, serait un cocktail infaillible. Notamment quand on sait que des politiciens nationalistes sont déjà arrivés au pouvoir en Italie, en Autriche, en Hongrie et en Pologne.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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