Paris veut-il détrôner Pékin et retrouver sa place de premier partenaire d’Alger?

Une réunion patronale bilatérale en Algérien et Français aura lieu en octobre à Paris pour débloquer tous les projets existants entre les deux pays. C’est ce qu’a rapporté le quotidien L’Expression, affirmant que les Français entendent bien récupérer leur place de premier partenaire économique et commercial de l’Algérie.
Sputnik

La France veut reconquérir sa place de premier partenaire économique et commercial de l'Algérie. En effet, une réunion de haut niveau entre les patronats français et algérien est prévue en octobre à Paris. Cette rencontre aura pour objectif d'évaluer l'état de la coopération économique bilatérale et les horizons de son développement, selon le journal algérien L'Expression dans son édition du 13 août.

S'exprimant sur les enjeux de cette rencontre, Kaci Aït Yaâli, le président de la chambre de commerce algérienne en France, a souligné que «tous les dossiers suspendus entre les deux pays seront débloqués», selon le quotidien.

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L'un des dossiers phare qui sera abordé lors de cette réunion patronale bilatérale est celui concernant l'usine d'assemblage de véhicules du constructeur français Peugeot en Algérie, dont la production commencera vers la fin de l'année en cours, et dont la capacité de production sera de 100.000 véhicules par an, selon le journal.

Le dossier stratégique de la coopération algéro-française avec d'autres pays africains dans l'objectif de se positionner sur le marché continental, dont le premier projet commun est la construction automobile, sera également abordé lors de cette réunion. «Ainsi, dans le cadre de la collaboration trilatérale, l'Algérie constituera le premier investisseur, la France sera le partenaire technologique tandis qu'un autre pays africain sera le lieu de la réalisation du projet», a indiqué L'Expression.

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Évoquant la concurrence entre les entreprises chinoises et françaises en Algérie, le journal affirme que «certaines entreprises françaises se livrent à un véritable duel avec les chinois qui au fur et à mesure accaparent des segments importants du marché algérien [le bâtiment et les infrastructures en particulier, ndlr]. Ce qui place la Chine au rang d'un véritable rival pour la France». Dans le but de reconquérir leur place, «les Français pensent judicieusement que la meilleure solution serait d'occuper des secteurs plus importants et plus sensibles dans l'optique de se repositionner sur le marché algérien», a conclu le quotidien.

La dynamique économique entre l'Algérie et la Chine ne fait que se renforcer, en particulier depuis 2013, année où Pékin est devenu le premier fournisseur d'Alger.

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Au cours des 8 premiers mois de 2017, la Chine a ainsi conservé sa position de premier partenaire commercial de l'Algérie avec près de 6 milliards de dollars d'exportations vers l'Algérie (19,4% des importations algériennes) précédant désormais de très loin la France avec ses 2,8 milliards de dollars (9%). En 2016, Pékin, en gardant la même position, avait fourni 18% (8,4 milliards de dollars) des importations de l'Algérie, selon les chiffres officiels des Douanes algériennes cités par le site d'information Tout Sur l'Algérie (TSA) dans son édition du 12 octobre 2017.

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