Après la salve américaine, Ankara veut renoncer au dollar dans ses échanges avec Moscou

Dans le contexte du nouveau décrochage de la livre turque alimenté par l'intensification de la crise entre Ankara et Washington, la Turquie s’est dite prête à renoncer au dollar, au bénéfice des devises chinoise, iranienne et russe, pour ses échanges commerciaux.
Sputnik

La Turquie s'apprête à passer à sa devise nationale pour ses échanges avec ses plus importants partenaires économiques, au rang desquels se trouvent la Chine, l'Iran, la Russie et l'Ukraine, a annoncé ce samedi Recep Tayyip Erdogan.

Erdogan aurait révélé la riposte turque en cas du refus des USA de livrer des F-35
Cette déclaration intervient alors que la livre turque a connu vendredi une chute brutale provoquée par l'exacerbation des tensions entre Ankara et Washington. Le président turc a dénoncé une «guerre économique» promettant que son pays en sortirait vainqueur.

«Si les pays européens veulent eux-aussi se débarrasser du dollar, Ankara est prête à passer à des échanges identiques avec eux», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

Le chef de l'État turc a également dénoncé l'ordre mondial dans lequel une guerre économique a été déclarée au monde tandis que plusieurs pays subissent des pressions qui prennent la forme de menaces de sanctions. M. Erdogan a promis de riposter aux actions hostiles à l'égard de son pays.

«Rien ne fera renoncer la Turquie à ses objectifs économiques, rien ne lui fera abandonner la lutte antiterroriste. Je le déclare ouvertement. Ankara ne modifiera sa politique ni sur la Syrie ni sur l'Iran», a-t-il poursuivi.

Le Président américain a annoncé vendredi sur Twitter une hausse des taxes à l'importation sur l'acier et l'aluminium turcs, désormais respectivement de 50% et 20%, notant que les relations entre les États-Unis et la Turquie, alliés au sein de l'Otan, n'étaient «pas bonnes en ce moment».

La livre turque en chute libre, Erdogan constate une «guerre économique»
La devise turque, qui a perdu près de la moitié de sa valeur face au billet vert depuis le début de l'année, a enregistré hier une baisse vertigineuse jusqu'à atteindre des plus bas historiques. Elle s'échangeait à 6,43 livres pour un dollar à la clôture de Wall Street, soit une baisse de 13,7% après avoir perdu jusqu'à 24% au cours de la journée.

Face à cette déroute, M. Erdogan, qui fait face à l'un de ses plus difficiles défis économiques depuis son arrivée au pouvoir en 2003, a appelé ses concitoyens à la «lutte nationale» et à changer leurs devises étrangères pour soutenir leur monnaie.

Discuter