Rien qu'un mois après la démission de Juan José Aranguren du poste de ministre de l'Énergie et son remplacement par Javier Iguacel, ainsi que la chute du peso qui a alarmé les investisseurs, l'exploitation du plus gros gisement de gaz de schiste argentin s'est heurté à un nouvel obstacle, en l'occurrence à un lézard du type iguane Liolaemus cuyumhue en voie d'extinction.
«Bien que le gouvernement s'applique à prendre des mesures pour sauvegarder l'espèce, les possibilités des autorités sont limitées. Les normes introduites pour la protéger ne peuvent vraiment pas être appliquées au rythme auquel se développe ce projet aussi vaste et à l'impact aussi important sur l'environnement qu'est Vaca Muerta», a raconté Laura Vidal à Sputnik.
Et de rappeler que l'Argentine s'en tenait à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et suivait les recommandations de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
«En même temps, les accords économiques bilatéraux, notamment les prêts d'organisations internationales, prévoient la protection de la biodiversité, surtout des espèces qui ne sont répandues que dans une région géographique bien déterminée», a poursuivi l'interlocutrice de l'agence.
Selon cette dernière, les herpétologistes ont bien recommandé d'amortir l'impact technologique sur cette espèce.
«Quoi qu'il en soit, la survie du reptile est menacée et un projet tel que Vaca Muerta ne fera qu'aggraver son état déjà critique», a conclu Mme Vital.
Vaca Muerta est l'une des plus grandes formations de pétrole et de gaz de schiste en Argentine. Découverte en 1931, elle a été évaluée à 22,5 milliards de barils en 2012. À lui seul, ce gisement a augmenté de plusieurs fois les réserves confirmées d'hydrocarbures en Argentine, la plaçant en deuxième position après la Chine pour les réserves de gaz de schiste. En 2018, le gouvernement argentin a autorisé les États-Unis à construire une base militaire à côté de ce gisement.