Que ce soit en Égypte ou ailleurs, les requins restent un danger pour l'homme. Quel est alors le meilleur comportement à adopter si l'on se retrouve face à face avec un de ces habitants des fonds marins?
Sortir de l'eau si possible et ne pas se comporter comme une proie
«Si l'on rencontre un grand requin prédateur, la chose la plus sûre et la plus logique à faire est de sortir de l'eau aussi calmement que possible», explique Jimi Partington, l'un des experts vedettes en requins dans le monde.
Au lieu de paniquer, de battre l'eau des mains et de faire du bruit, il faudrait tenir bon pour que le requin se rende compte qu'on n'en a pas peur et que son choix de nourriture n'est pas typique. Ainsi, il y a une chance qu'il finisse par repartir d'où il vient.
Deux types d'attaque de requin
Les requins peuvent soit se lancer dans une attaque de prédateur traditionnelle, lorsqu'ils prennent les humains pour leur proie, soit les examiner pour comprendre qui est devant lui, et ce toujours avec leur gueule. Quand les squales attaquent, l'issue pour leur proie est dans la plupart des cas létale.
Pourtant, même dans ce cas extrême, on peut tenter de s'en sortir, poursuit Jimi Partington:
«Mon conseil numéro un dans ce scénario serait de se battre du mieux possible. Vous essayez de faire comprendre au requin qu'il s'est trompé et que vous n'êtes pas sa nourriture habituelle. Pour ce faire, visez les yeux et les branchies, ce sont les zones les plus sensibles du requin».
Selon le Dossier international d'attaque de requin (International Shark Attack File, ISAF), une frappe dans le museau du requin, à l'aide idéalement d'un objet — une contre-attaque dont on entend souvent parler — n'est pas une plaisanterie, mais plutôt une possibilité de repousser temporairement le moment de l'attaque.
S'ils ont décidé de comprendre à qui ils ont à faire, les squales montrent plutôt de la curiosité que l'agressivité et peuvent passer plusieurs minutes à examiner le langage du corps de l'humain, poursuit Jimi Partington. Mais les requins, même les représentants des grandes espèces, préfèrent les proies faciles. Celles qui n'affichent pas leur peur leur serviront probablement moins de déjeuner que celles qui paniquent, estime Ray Mettetal, spécialiste en médecine d'urgence et expert en requins.
Moyens dissuasifs contre les requins
L'étude de chercheurs australiens «Réaction des requins blancs aux moyens répulsifs récemment élaborés» distingue quatre groupes de moyens répulsifs: visuels, acoustiques, olfactifs et électriques.
Concrètement, il existe des combinaisons de plongée et des auto-collants pour les planches de surf colorés de façon à perturber la vison des requins (les diverses teintes de bleu dissimule le plongeur ou le surfeur dans l'eau qui les entoure).
Un répulsif acoustique portable émet un mélange de cris d'orque et une fréquence spéciale. L'entreprise se spécialisant dans l'élaboration de ces moyens de dissuasion, SharkStopper, affirme que les tests ont prouvé leur efficacité sur plus de 15 espèces de requin, y compris le grand blanc, le requin-tigre, le requin-bouledogue et le requin-marteau.
Les répulsifs incluent également des aérosols qui diffusent des odeurs de requin mort qui dégoûtent les squales.
En somme, tous les moyens de cette sorte disponible sur le marché semblent avoir les mêmes désavantages: ils ne sont efficaces que quand les nageurs ou plongeurs ont le temps de les activer avant une attaque imminente de requin. D'ailleurs, les prédateurs devraient se trouver tout près pour ressentir la puissance des appareils.
De même, alors que les répulsifs ont fait preuve de leur efficacité sur plusieurs espèces de requins, cela n'atteste pas de leur efficacité sur d'autres espèces, estime Nick Whitney, chercheur au Newport Aquarium (Kentucky). De ce fait, les nageurs ne devraient pas absolument compter sur les moyens de ce genre.