Les utilisateurs chinois ont-ils désormais besoin d'un autre moteur de recherche ou bien le moteur chinois Baidu satisfait-il toujours toutes leurs exigences? La nouvelle version de Google, connue sous le nom de code Dragonfly, a-t-elle un avenir en Chine? Un expert chinois en informatique donne son avis sur ce sujet au micro de Sputnik.
Ainsi, selon Liu Xingliang, expert en technologies de l'information, Google aura du mal à retrouver sa place d'autrefois sur le marché chinois.
«Si Google revient en Chine avec la version qui fonctionne à travers le monde, les utilisateurs chinois n'en seront que ravis. Au contraire, si Google n'élabore pour la Chine que des produits qui ont reçu l'aval des autorités du pays ou si, par exemple, il lance un moteur de recherche bloquant tout le contenu indésirable pour les autorités chinoises, on n'aura pas forcément besoin de ce produit. Si Google se vend pour pas cher, cela sera un coup dur pour sa réputation aux yeux des utilisateurs. Et même si Google revient sur le marché chinois, l'image de la société sera écornée», a-t-il déclaré à Sputnik.
Pour ce même expert, la volonté de Google de reconquérir le marché chinois réside certainement dans ses intérêts économiques.
«La Chine est la deuxième économie mondiale. Effectivement, c'est un marché extrêmement important pour chaque entreprise», souligne-t-il.
Cela pourrait s'expliquer par le fait que les géants technologiques comme Google ou Facebook ont atteint une certaine limite sur les marchés mondiaux. Pour se développer, ils ont besoin d'un nouveau marché inexploré. C'est pour cela qu'ils acceptent les exigences des autorités locales. Ainsi, Apple se dit prêt à transmettre des données personnelles des utilisateurs du segment chinois de l'iCloud à une entreprise locale; Facebook a annoncé l'ouverture d'une filiale à Hangzhou mais les autorités chinoises sont revenues sur l'autorisation donnée 24 heures après cette déclaration sous prétexte de procédures administratives incorrectes.
Auparavant, on a appris que le géant Google, absent en Chine depuis 2010, serait en train de chercher un moyen de faire son retour dans l'Empire du Milieu. D'après The Intercept, le groupe développe une version de son moteur de recherche compatible avec les exigences de la censure d'internet appliquée par Pékin.
Le nouveau projet, dont le nom de code est Dragonfly, est construit comme une application mobile Android et devra filtrer des sites comme Wikipedia, des sites d'information comme BBC News ainsi que les «requêtes sensibles de la liste noire» chinoise.