La recherche active d'agents soviétiques, qui ressemblait parfois davantage à une chasse aux sorcières — même si elle a conduit à une série d'arrestations retentissantes — n'a pas permis aux Américains de comprendre les raisons pour lesquelles les scientifiques américains collaboraient activement avec l'URSS, écrit le site de la chaîneZvezda.
Le travail du contrespionnage britannique et américain et l'étude poussée des collaborateurs scientifiques du projet Manhattan ont conduit à une conclusion tout sauf rassurante: les sources des fuites d'informations ultrasecrètes se trouvaient au plus haut niveau, par conséquent il fallait chercher les agents potentiels parmi les meilleurs cerveaux de la planète réunis dans le cadre d'un seul projet. L'un des premiers à se faire arrêter fut le physicien allemand Klaus Fuchs, qui jusqu'au bout n'a pas eu accès à l'élaboration opérationnelle après dix vérifications. Il s'est avéré que Fuchs travaillait en étroite collaboration avec les renseignements soviétiques depuis 1943, et que depuis le début du travail sur le projet Manhattan il transmettait des informations confidentielles aux résidents soviétiques.
Mais, d'après les dossiers déclassifiés, le plus grand danger pour le projet atomique était le physicien surdoué Theodore Hall. Il a fait partie des premiers à entrer en contact avec les renseignements soviétiques pour transmettre des informations confidentielles sur le développement de l'arme atomique américaine. Les agissements de Hall ont non seulement permis à l'URSS d'obtenir en 1944 les croquis, les formules mathématiques, les données des recherches en laboratoire et bien d'autres, mais ont également fait suivre une fausse piste aux agents du FBI pendant plusieurs années.
Même si Theodore Hall était physicien, les agents soviétiques aux USA ont également reçu d'autres informations de valeur sur le projet atomique, selon le média. Ses rapports détaillés ont révélé la structure des centres scientifiques, les coordonnées et les informations détaillées sur le régime de travail, les postes de contrôle et les documents internes pour les collaborateurs, etc. De plus, dès les premiers contacts avec les renseignements soviétiques, Hall savait lui-même échapper à la surveillance extérieure en se rendant dans des planques, ce qui avait beaucoup étonné les agents soviétiques.
Les preuves de l'implication de Theodore Hall dans le travail pour l'URSS n'ont été publiées qu'en 1995, ce dont le scientifique a tenté de se justifier plusieurs fois. C'est seulement en 2003 que sa femme a officiellement confirmé les raisons pour lesquelles il avait décidé de collaborer avec l'URSS.
Joan Hall expliquait que son mari savait parfaitement quelles seraient les conséquences de la possession unilatérale d'une telle arme. Le physicien américain pensait que les USA ne résisteraient pas à la tentation d'organiser des actions punitives à leur propre gré, soulignant qu'hormis les villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki pourraient être condamnés non seulement des territoires en URSS mais également des grandes villes en Chine, qu'il était prévu de frapper au début des années 1950.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.