L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont battus pour obtenir le renvoi de Rex Tillerson de son poste de secrétaire d'État en mars 2018 parce qu'il les avait empêchés d'intervenir au Qatar et d'entrer dans Doha, affirme le portail The Intercept. Ainsi, le magazine a eu connaissance par un représentant du renseignement et deux anciens employés du Département d'État américain, souhaitant garder l'anonymat, d'un épisode, non rendu public jusque-là, qui avait engendré la colère de Riyad et d'Abou Dabi à l'encontre de Rex Tillerson et avait possiblement joué un rôle important dans son limogeage.
Le fait que la base aérienne américaine d'al-Udeid Air, quartier général du commandement central américain avec un effectif d'environ 10.000 hommes se trouve non loin de Doha a certainement joué un rôle dans le plan de Rex Tillerson.
Selon The Intercept, la pression exercée par Rex Tillerson sur Mohammed ben Salmane, «de facto leader du pays», a fait reculer ce dernier qui craignait que l'invasion puisse nuire aux relations américano-saoudiennes à long terme. En même temps, ses efforts ont mis hors de lui Mohammed ben Zayed ben Sultan, ministre de la Défense émirati.
Par conséquent, les actions de Rex Tillerson expliquent les pressions de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis évoquées par des médias ces derniers mois, estime The Intercept. En particulier, The New York Times a affirmé que l'ambassadeur émirati à Washington était en effet au courant du départ de Rex Tillerson quelques mois avant son renvoi annoncé en mars.
Le 13 mars, le secrétaire d'État Rex Tillerson a été démis de ses fonctions et a été remplacé par Mike Pompeo, qui était alors directeur de la CIA.
En juin 2017, l'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis et le Bahreïn ont rompu leurs relations avec le Qatar, en l'accusant de soutien au terrorisme. Les tentatives du Koweït de réconcilier ces pays ont échoué.