Une ex-chef malaisienne du renseignement accusée de trahison à cause d’une lettre à la CIA

Une ancienne dirigeante du renseignement malaisien avait adressé une lettre à la CIA en prévision des récentes élections qui ont mené à un changement de gouvernement. Elle y qualifie d’«ami des États-Unis» l’ex-Premier ministre Najib Razak, inculpé de corruption.
Sputnik

L'ONG malaisienne Patriot a déposé une plainte contre l'ancien chef de l'agence d'espionnage malaisienne, Datuk Hasanah Abdul Hamid, l'accusant de haute de trahison. Selon les requérants, la trahison consistait dans une lettre à la CIA (Central Intelligence Agency), dans laquelle Abdul Hamid demandait de l'aide pour l'ex-Premier ministre Najib Razak, inculpé de corruption.

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Dans sa lettre, elle qualifiait Najib Razak d'«ami des États-Unis», à la différence de l'actuel Premier ministre Mahathir Mohamad, considéré comme «anti-américaniste et antisémite». Le texte a fuité dans les médias.

Les avocats de l'ex-chef des renseignements malaisiens déclarent en son nom que les directeurs des agences de renseignement malaisiennes avaient l'habitude d'échanger leurs points de vue avec leurs collègues et de renforcer les liens et la confiance, y compris avec la CIA.

Datuk Hasanah Abdul Hamid s'est pour sa part adressée à la police au sujet de la fuite du contenu de sa lettre, car il constituerait un secret d'État.

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La lettre a été adressée à la CIA le 4 mai, cinq jours avant les élections que la coalition au pouvoir menée par Najib Razak a perdues. Dans le message, la victoire probable de l‘oppositon menée par Mahathir Mohamad est décrite comme pouvant devenir une «perte par les États-Unis d'un allié fiable en la personne de la Malaisie». «Tout signal de la part des États-Unis faisant allusion au soutien continu du Premier ministre Najib Razak et de son gouvernement renforceraient sans aucun doute la stabilité et les relations bilatérales entre les deux pays.»

Soupçonné d'avoir détourné des millions d'euros d'argent public d'un fonds souverain, l'ancien Premier ministre a été libéré sous caution. L'enquête est menée dans plusieurs pays dont Singapour et les États-Unis, où elle est assurée par le FBI.

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