Lors d'une allocution télévisée du mardi 31 juillet le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui avait promis de rendre les terres appartenant aux fermiers blancs depuis les années 1600 à la population noire après son entrée en fonction en février de cette année, a déclaré que le Congrès national africain (ANC) devait initier un processus parlementaire pour apporter un amendement approprié à la Constitution.
«L'ANC va proposer un amendement de la Constitution qui précise de manière plus claire et explicite les modalités exactes de l'expropriation des terres sans compensation», a-t-il ainsi annoncé.
L'ex-homme d'affaires a fait valoir qu'«il est devenu clair que notre peuple voulait que la Constitution soit plus explicite» sur la question, considérée par la minorité blanche sud-africaine comme une expulsion forcée capable d'inciter à la violence contre les agriculteurs.
En avançant son plan de redistribution des terres en mars, le Président sud-africain avait cherché à rassurer les citoyens blancs, qui représentent environ 9% de la population totale, affirmant que le gouvernement traiterait ce sujet controversé par le dialogue.
«Il n'y a aucune raison pour que quelqu'un d'entre nous panique et commence à battre les tambours de guerre», avait-il déclaré à l'époque, notant que rien ne devait entraver la poursuite des activités agricoles.
Cependant, de nombreux Boers, descendants des colons hollandais, ne font pas confiance au gouvernement, cherchant plutôt à obtenir l'asile à l'étranger et à fuir une vague de violence et d'hostilité qui est, selon eux, alimentée par le gouvernement.
Les Boers envisagent également la Russie en qualité de leur refuge éventuel. Début juillet, une délégation composée d'une trentaine de familles agricoles sud-africaines s'était rendue dans la région de Stavropol pour évaluer les opportunités d'un déménagement définitif.
«Les terrains des fermiers blancs sont quotidiennement attaqués par des bandits. Des meurtres de Boers sont rapportés constamment dans différentes régions du pays», avait-il expliqué lors d'une rencontre avec les représentants des autorités locales.
Le conseiller de l'ombudsman du territoire de Stavropol Vladimir Polouboïarenko a noté qu'entre 30 et 50 familles étudiaient la possibilité de déménager dans les mois à venir, et que le nombre total de personnes intéressées s'élevait à 15.000.