Dix ans de Brics: à quoi peut-on s’attendre désormais?

Si les pays des Brics joignent leurs efforts, ils peuvent assurer une percée technologique et diminuer l’influence du dollar, a déclaré Ioulia Potemkina, membre de la Chambre de commerce et d’industrie russe, qui s’est prononcée sur les résultats du 10e sommet des Brics dans une interview accordée à Sputnik.
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Les pays des Brics peuvent assurer une «percée d'investissements dans le secteur des infrastructures» ainsi que créer une alternative au système de paiement en dollars, estime Ioulia Potemkina, membre de la Chambre de commerce et d'industrie de la Fédération de Russie, interrogée par Sputnik.

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Selon elle, l'un des principaux résultats du 10e sommet des Brics qui s'est déroulé du 25 au 27 juillet à Johannesburg sont les accords sur la réalisation de projets infrastructurels et technologiques annoncés le 27 juillet par Kirill Dmitriev, président du Fond russe des investissements directs.

«Aujourd'hui les nécessités de l'économie mondiale en investissements infrastructurels sont estimés à 3.800 milliards de dollars par an. Si les pays des BRICS joignent leurs efforts dans cette direction, cela permettra d'assurer une percée d'investissements dans le secteur des infrastructures», a-t-elle souligné.

Le deuxième domaine dans lequel la coopération des membres des Brics prend de l'ampleur est celui des finances. Mme Potemkina a rappelé l'importance de la Nouvelle banque de développement créée en 2014 qui avait déjà participé à une trentaine de projets. Elle a également souligné les perspectives de création du fond des obligations des Brics en devises nationales.

«Ces mesures visent avant tout à renforcer les devises nationales. Et leur renforcement peut se traduire par l'augmentation de la part des paiements en devises nationales et la création d'un système uni de paiement», a-t-elle ajouté.

D'après Mme Potemkina, ce nouveau système pourrait entrer en concurrence avec celui du dollar. La part des paiements en devises nationales a déjà atteint 20% dans le commerce entre la Russie et la Chine.

«Il s'agit d'une alternative au système du dollar et d'un levier concurrentiel […] Cela fera que le système du dollar se sentira moins à l'aise et créera un environnement concurrentiel dont le but est le bien de la société», a-t-elle précisé.

La représentante de la Chambre de commerce et d'industrie russe a également indiqué qu'il ne faut pas oublier la coopération dans le domaine de l'éducation et de la culture. Elle estime que la Russie, qui a une grande expérience dans la formation de spécialistes pour les économies des Brics, peut beaucoup en bénéficier.

«Cela permet non seulement de tirer des avantages pour l'économie et le budget, mais aussi d'augmenter le capital de réputation russe», a-t-elle résumé.

Elle a également énuméré les universités russes renommées qui peuvent contribuer à ce processus, dont l'Université d'État de Moscou, l'Institut de physique et de technologie de Moscou, l'Université russe d'économie Plekhanov, l'Académie d'Agriculture de Moscou et d'autres.

L'Afrique du Sud a accueilli du 25 au 27 juillet le sommet des Brics. À l'issue du forum, les dirigeants de ces cinq États ont signé la déclaration de Johannesburg pour marquer les dix ans de l'organisation.

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