«L'Attique en cendres». Les Grecs ont découvert, le 24 juillet au matin, les terribles conséquences des incendies qui se sont déclaré la veille sur 3 fronts dans les environs d'Athènes.
A peine 24 heures après le départ des feux, le bilan s'élevait déjà à 49 morts et plus de 150 blessés. La municipalité d'Athènes a déjà revu ce chiffre à la hausse et a confirmé 60 décès à l'AFP dans l'après-midi du 24; des chiffres toujours provisoires qui en font néanmoins les incendies les plus meurtriers du pays depuis 2007, où 77 personnes avaient trouvé la mort.
Selon le gouvernement grec, les incendies ont mobilisé, dès le 23 juillet, plus de 600 pompiers mais la progression rapide des flammes, portée par des températures proches de 40°C et un vent pouvant atteindre les 100 km/h ont poussé le gouvernement d'Alexis Tsipras à activer le jour même le Mécanisme européen de protection civile (MEPC) pour demander l'aide des autres membres de l'UE face à une «situation extrême».
Chypre et l'Espagne ont été les plus prompts à venir en aide à la Grèce en proie aux flammes. Madrid a dépêché sur place deux canadairs tandis que Nicosie a fourni deux camions ainsi que 64 pompiers et ambulanciers. D'autres pays, à l'instar de la Bulgarie, la Turquie, Israël et la France ont proposé leur aide à Athènes.
Mais beaucoup ne peuvent se permettre d'envoyer sur place beaucoup d'hommes ou de matériel pour soutenir la Grèce dans sa lutte contre les feux de forêt car ils participent déjà à des missions en Suède, elle aussi en proie aux incendies.
Dans le pays nordique, la météo exceptionnelle (plus de 30°C au-delà du cercle polaire et presque pas de précipitations ces trois derniers mois) a provoqué un «risque extrême» d'incendies. Ces derniers ont dores et déjà détruit près de 25 000 hectares de forêts, ce qui a poussé Stockholm à déclencher le mécanisme européen d'entraide MEPC dès le 18 juillet, soit 5 jours avant la Grèce.
Les risques d'incendie sont, dans tout le Nord de l'Europe, supérieurs à ceux d'il y a un an à la même date et les besoins en hommes et en matériel de Stockholm à Athènes pose la question des capacités d'urgence au niveau européen.
A l'été 2017, plusieurs feux de forêt avaient ravagé la péninsule ibérique et avaient poussé le député européen Renaud Muselier à réclamer la création d'une flotte européenne de canadairs. Plus tard la même année, le député européen, également président de la région, avait qualifié de «faute lourde» la décision de François Hollande de fermer la base de canadairs de Marignane, dans le Sud de la France.
A l'heure où le risque d'incendies s'étend à tout le continent à cause du réchauffement climatique, les structures européennes d'entraide en place sont-elles encore suffisantes? Rien n'est moins sûr.