Se référant aux dires de MM. Collomb et Delpuech, ce dernier ayant affirmé qu'il «n'avait pas les yeux partout», le président de Debout la France n'a pas mâché ses mots:
«Ni le ministre de l'Intérieur n'est au courant de rien, ni le préfet de police qui est l'un des hommes les plus renseignés de France n'est au courant de rien. On nous prend pour des imbéciles», a lancé Nicolas Dupont-Aignan devant la presse.
La présidente du Rassemblement national (RN) a de son côté estimé que le «copinage malsain», dénoncé par le préfet de police, s'est retrouvé «au sein de cette commission d'enquête» dont la présidente «défend les intérêts d'En marche».
La position du Président de la République a également fait l'objet de discussions. La porte-parole du groupe LREM, Aurore Bergé, est d'un avis plutôt réservé, affirmant aux journalistes que «Soit il ne parle pas, et on dit qu'il n'ose pas parler. Soit il parle et on dit qu'il gêne une enquête judiciaire. […] C'est compliqué pour lui de trouver la bonne solution».
Tout de même, nombreux sont ceux qui exigent d'entendre la voix du Président parce qu'il «détient la plupart des clefs de la vérité», selon Benoît Hamon.
Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a insisté aussi sur le fait que «tout ramène à Macron» puisqu'il «sait tout». M.Collomb «ne savait rien, Macron sait tout. Il doit être auditionné», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Valérie Boyer, députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône, s'est à son tour interrogée de savoir pourquoi le pays devait prendre un tel risque «pour une seule personne» et a souligné qu'«on est dans un scandale d'État». En même temps, il lui a paru étrange le fait que «M.Benalla était connu et reconnu du préfet, mais pas du ministère de l'Intérieur».
Pour le chef du gouvernement, au contraire, il ne s'agissait pas d'une affaire d'État.
Alexandre Benalla, collaborateur du Président français dont le licenciement a été annoncé le 20 juillet, avait été filmé le 1er mai à Paris frappant des manifestants alors qu'il était présent en tant qu'observateur auprès des forces de l'ordre.
Dimanche, le parquet de Paris a annoncé la mise en examen pour «violences en réunion» d'Alexandre Benalla, collaborateur d'Emmanuel Macron, et des quatre autres protagonistes filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai.