Histoire d'une imposture: comment la «fille» de Nicolas II a survécu

Une jeune femme retrouvée à Berlin en 1920 dans un état de folie a reconnu deux ans plus tard être la fille cadette de l'empereur russe Nicolas II Anastasia Romanova. Qui était cette première usurpatrice de l'identité de la fille Romanov, devenue héroïne de films et qui a inspiré d'autres femmes à suivre son exemple?
Sputnik

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Il y a 100 ans, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, les membres de la famille impériale — l'empereur Nicolas II, sa femme Alexandra Fedorovna, leurs quatre filles Olga, Tatiana, Marie et Anastasia et le fils héritier Alexis — ainsi que leurs proches — le valet Aloys Trupp, la domestique Anna Demidova, le médecin de la famille Romanov Evgueni Botkine et le cuisinier Ivan Kharitonov — étaient exécutés dans la maison Ipatiev à Ekaterinbourg,   écrit mercredi le site d'information Gazeta.ru.

La ligne directe de la dynastie Romanov était rompue. Dans les années qui ont suivi, des «enfants de Nicolas II» qui prétendaient avoir survécu à l'exécution ont fait leur apparition dans différentes régions Selon les calculs des historiens, on a dénombré en tout 28 Olga, 33 Tatiana, 53 Marie, 34 Anastasia et 81 imposteurs d'Alexis. Même c'est la première fausse Anastasia, apparue en Europe deux ans après l'exécution de la famille impériale, en 1920, qui est restée la plus célèbre des «pseudo-Romanov».

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Plusieurs films ont été réalisés et plusieurs livres ont été écrits à propos de la jeune femme, qui s'était d'abord présentée comme Anastasia Tchaïkovskaïa, avant d'obtenir un passeport au nom d'Anna Anderson puis de devenir Anna Manahan après son mariage. La «survivante» est devenue l'héroïne préférée des contes de fées d'Hollywood.

Pas étonnant que la fausse princesse soit devenue si populaire: les tentatives entreprises pour comprendre s'il s'agissait réellement d'Anastasia Romanov, qui aurait survécu par miracle, étaient entreprises par ceux qui connaissaient de près la famille impériale, et à une époque où l'espoir subsistait que des héritiers directs de Nicolas II aient pu survivre.

Tout a commencé dans la nuit du 17 février 1920 à Berlin, quand des policiers ont découvert une jeune femme qui tentait de se suicider en se jetant d'un pont. Elle ne possédait pas de pièce d'identité, répondait indistinctement aux questions et était très maigre: elle a donc été admise dans un hospice, avant d'être transférée dans une clinique psychiatrique à cause de son comportement très étrange.

La patiente comprenait le russe mais ne pouvait pas parler, et sur son dos étaient présentes de nombreuses traces de blessures par balle. La jeune femme souffrait de mélancolie et d'insomnie, pouvait rester couchée pendant des heures face au mur et détestait les photos.

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L'idée que l'inconnue lisant les journaux en allemand et comprenant le russe et le polonais puisse être l'une des filles survivantes de Nicolas II vient de la lavandière Marie Peuthert: un jour, une infirmière a apporté un journal avec la photo de la famille impériale, et elle a trouvé que la jeune femme ressemblait à l'une des princesses.

Une fois sortie de l'hôpital, la fausse Anastasia a changé de protecteurs et de lieux de résidence à plusieurs reprises (elle avait un terrible caractère), le tout parallèlement à une succession de tentatives entreprises par ceux qui connaissaient la vraie Anastasia Romanov et voulaient reconnaître en elle la fille cadette de Nicolas II.

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Il faut dire que personne, parmi ceux qui connaissaient de près les Romanov, n'a reconnu Anastasia Romanov en la personne d'Anna Anderson. A noter également que l'usurpatrice refusait de parler russe, prétextant un traumatisme, tout en parlant polonais. Elle ne comprenait pas l'anglais ni le français, tandis qu'Anastasia connaissait ces langues, mais parlait très bien allemand alors que la fille de Nicolas II ne parlait pas cette langue.

Aujourd'hui, l'authenticité des ossements de la famille impériale a été confirmée et l'histoire de la prétendue Anastasia n'est plus qu'un sujet de films de fiction.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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