Le cœur de Paris bat à tout rompre de bonheur, de même que ceux de Lyon, de Marseille et de plusieurs autres villes. Les Français sont descendus dans les rues avant le début du match décisif d'hier pour se préparer à la fête. Fiers de la victoire de leur équipe au Mondial, ils ont poursuivi les célébrations avec une vigueur renouvelée dans la soirée, après quoi les festivités ont été ça et là perturbées par quelques incidents, interpellations et même morts accidentelles.
Ainsi, la soirée festive à Lyon a été interrompue par une trentaine d'arrestations, dont 18 se sont terminées par des gardes à vue, sur la place Bellecour où quelque 20.000 supporters suivaient la rencontre finale France-Croatie sur un grand écran.
La célébration de la victoire des Bleus à Marseille a été marquée par plusieurs incidents, surtout près du Vieux-Port et de la fan-zone. Nombreux ont été ceux à constater que plusieurs manifestations de violences, en particulier des jets de projectiles, ont contrarié l'atmosphère de liesse. Deux agents des forces de l'ordre ont été blessés et une dizaine de personnes ont été interpellées.
Des incidents ont eu lieu à Ajaccio, Strasbourg et Rouen. A Ajaccio, des bagarres ont éclaté après le coup de sifflet final entre supporters de l'équipe de France, qui fêtaient la victoire et des personnes affirmant soutenir la Croatie, sans pourtant faire de blessés, ont indiqué les pompiers et les services de la préfecture à l'AFP.
A Strasbourg et à Rouen, des jeunes et des membres des forces de l'ordre se sont opposés sporadiquement: les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour répondre à un jet de projectiles. Selon les informations de la préfecture de Seine-Maritime, 7 personnes ont été interpellées à Rouen.
En outre, deux journalistes de Normandie Actu, ont été victimes d'une agression en marge de la fête à Rouen. Le groupe Publihebdos a condamné dans un communiqué l'agression effectuée «par un groupe d'individus sur le parvis de l'hôtel de ville à Rouen dimanche vers 20h30».
Julien Bouteiller s'est vu accorder trois jours d'ITT (incapacité totale de travail), tandis que son collègue Simon Louvet a a été blessé à une lèvre.
A Annecy, un homme, âgé de 42 ans, s'est tué accidentellement après avoir sauté dans le canal du Thiou au niveau de l'embarcadère et être tombé sur la nuque, a signalé Le Dauphiné.
A Saint-Felix (Oise), les festivités ont été endeuillées par le décès d'un homme qui a encastré son véhicule dans un platane.
A Saint-Jeoire (Haute-Savoie), une jeune femme qui se promenait juchée sur un tracteur avec des amis est tombée par terre et a été écrasée par le véhicule, d'après Le Dauphiné libéré.
A Paris, des groupes de casseurs ont quelque peu gâché la fête populaire spontanément organisée sur les Champs-Élysées. Plusieurs incidents ont été signalés près de l'Arc de Triomphe après 22h00.
Des jeunes, dont certains étaient cagoulés, ont lancé des projectiles et des bouteilles et ont notamment pris d'assaut le magasin Drugstore Publicis. Ils y ont volé de bouteilles de vin et de champagne avant que la police ne les disperse. Un magasin de scooters, avenue de la Grande-Armée, a également été vandalisé.
Au total, le ministère de l'Intérieur a fait état de 292 gardes à vue partout dans l'Hexagone, dont 90 dans la capitale. Plus de 800 voitures ont été brûlées, 45 policiers et gendarmes ont été blessés, selon la préfecture de police de Paris.
La fête était encadrée par des forces de sécurité en nombre: précisément, par plus de 63.500 policiers et 46.500 gendarmes en service, y compris 4.000 à Paris. 44.000 pompiers se sont joints à eux. Il est à noter que la police n'a réalisé aucune interpellation en lien avec la menace terroriste, particulièrement redoutée dans plus de 200 fan-zones.