Achat de S-400 russes: Ankara explique ce qu’il attend de la part de Washington

Après que le chargé des relations avec l'Europe et l'Otan au département d'État US a déclaré que la Turquie devrait s'attendre à des sanctions si elle décidait d'acheter à la Russie ses S-400, Ankara explique le comportement qu’il attend de la part de Washington dans cette affaire.
Sputnik

La réaction de Washington à l'achat à la Russie de missiles sol-air S-400 par Ankara contredit la nature stratégique des relations turco-américaines. La Turquie attend que les États-Unis respectent ses préférences en matière de défense, a avoué à Sputnik le chef-adjoint du Parti de la Justice et du développement Mehmet Mehdi Eker.

«Les relations entre la Turquie et les États-Unis sont stratégiques, alors que la menace de geler l'approvisionnement du F-35 contredit ce fait. Une telle réaction de la part des États-Unis sur l'achat à la Russie du système de défense antiaérienne S-400 ne contribue pas à améliorer les relations entre les deux pays. Nous respectons les préférences des autres pays dans le domaine de la défense, par conséquent, nous nous attendons à ce que les autres pays respectent les nôtres», a déclaré Mehmet Mehdi Eker.

Il a rappelé que la livraison des premiers chasseurs F-35 à la Turquie a eu lieu le 21 juin.

«Si une situation défavorable vient à se présenter dans cette affaire, alors la Turquie, bien sûr, prendra les mesures nécessaires», a ajouté Mehmet Mehdi Eker.

Sanctions US pour l’achat de S-400 russes? La Turquie ne restera pas les bras croisés
Le Sénat des États-Unis a approuvé fin juin une variante du budget de la Défense pour 2019 qui prévoit l'arrêt de la participation de la Turquie au programme de production et d'utilisation du chasseur américain de cinquième génération F-35. Toutefois, les deux premiers chasseurs ont déjà été remis à à la Turquie au Texas. Les avions seront ensuite transférés dans l'Arizona où des pilotes et du personnel turcs suivront une formation jusqu'à novembre 2019.

La Turquie, deuxième armée de l'Otan par ses effectifs, et la Russie ont signé en décembre 2017 un accord sur les livraisons de missiles S-400 pour quelques 2,5 milliards d'euros. Ce contrat prévoit qu'Ankara achètera deux batteries de système S-400. Les deux pays se sont entendus sur une coopération technique dans ce domaine, qui permettrait à la Turquie de produire des missiles sol-air sur son territoire.

Wess Mitchell, chargé des relations avec l'Europe et l'Otan au département d'État américain, avait récemment déclaré que la Turquie devrait s'attendre à des sanctions si elle décidait d'acheter à la Russie ses systèmes de missiles sol-air S-400.

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