Comment les USA ont «sauvé» le monde des armes de destruction massive en Irak

Il y a 15 ans, la CIA confirmait le caractère fallacieux des informations sur l’existence d'un prétendu programme nucléaire irakien, reconnaissant ainsi que Washington avait trompé le monde entier.
Sputnik

Après la guerre du Golfe et le démembrement de l'Union soviétique, le rôle des États-Unis au Moyen-Orient s'est considérablement accru, écrit vendredi 13 juillet le site de la chaîne RT. Washington mettait en œuvre une politique de double-dissuasion envers l'Irak et l'Iran, qui prévoyait une pression politique et économique synchronisée.

L’Irak déterminé à faire main basse sur les biens de Saddam Hussein et de ses partisans
En 1998, après avoir rempli les conditions fixées par l'Onu, Bagdad a demandé de lever les sanctions internationales mais n'a pas obtenu de réponse favorable. Scandalisé, Saddam Hussein a rompu la coopération avec les inspecteurs internationaux.

En 2002, il leur a cependant permis de poursuivre leur travail sur le territoire du pays. Les membres de la commission spéciale n'ont été en mesure de trouver aucune trace d'armes de destruction massive, mais les autorités politiques des États-Unis et de la Grande-Bretagne évoquaient déjà la nécessité d'une intervention militaire en Irak.

Le 5 février 2003, Colin Powell, secrétaire d'État américain, a pris la parole à l'Onu et annoncé que les États-Unis disposaient d'un grand nombre de preuves de production d'armes de destruction massive en Irak. En guise d'exemple, il a présenté une ampoule contenant prétendument des «bacilles d'anthrax».

Les «preuves» des Américains n'ont pas vraiment impressionné le Conseil de sécurité de l'Onu, qui a refusé de mandater le recours à la force. Cela n'a pourtant pas gêné les USA: le Congrès avait décidé de lancer une opération dès l'automne 2002. 

Trump loue Saddam Hussein pour avoir tué des "terroristes"
Le 20 mars 2003, les troupes américaines et britanniques se sont ingérées sur le territoire irakien: l'opération «Liberté irakienne» commençait.

Le 9 avril, Bagdad est tombé. La coalition occidentale a perdu seulement 172 hommes au cours du premier mois et demi de combats.
Tout le monde sentait bien que ce n'était fini. Une guérilla a débuté en Irak en été 2003. En avril-mai 2004, le sud et le centre du pays ont fait face à une rébellion chiite.

En 2006, on a constaté en Irak le début d'une véritable guerre civile, impliquant principalement les chiites et les sunnites.
En 2010, les Américains ont évacué leur contingent principal du pays, ce qui n'a cependant pas mis fin au conflit civil. La coalition menée par les États-Unis a perdu au total 4 804 hommes, alors que le nombre de victimes irakiennes atteignait déjà de 1 à 1,4 million de personnes depuis 2003. Aucune arme de destruction massive n'a été trouvée.

Selon l'académicien Andreï Kochkine, les actions des États-Unis en Irak en 2003 se sont transformées en technologie durable d'agression contre les États souverains: «On constate d'abord des accusations odieuses concernant le terrorisme, l'utilisation d'armes chimiques etc., suivies de frappes de missiles. On l'a vu en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie et dans beaucoup d'autres pays».

Condoleezza Rice: «les USA ont envahi l’Irak pour renverser Saddam Hussein»
Le 12 juin 2013, le président américain George W. Bush a annoncé que le directeur de la CIA George Tenet avait reconnu sa responsabilité pour ne pas avoir averti le chef d'État sur le caractère non-authentique des informations sur le programme nucléaire irakien. Ainsi, il a avoué l'absence de motifs pour l'invasion, mais n'a pas présenté ses excuses.

Le secrétaire d'État Colin Powell a reconnu dès 2004 que ses données étaient erronées voire falsifiées. En 2015, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a considéré les données sur l'existence d'armes de destruction massive comme incorrectes et a demandé pardon à titre personnel.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

Discuter