Un ex-diplomate US s’exprime sur les conséquences indésirables des sanctions antirusses

Selon un ex-diplomate américain, la «loi pour contrer les adversaires de l'Amérique au moyen de sanctions» (CAATSA) n’est pas le meilleur moyen pour contenir la Russie. De plus, cela pourrait exacerber les tensions avec tous les acheteurs d’armements russes et avoir des «conséquences indésirables».
Sputnik

La «loi pour contrer les adversaires de l'Amérique au moyen de sanctions» (CAATSA) pourrait avoir des conséquences indésirées, selon Daniel Fried, ex-coordinateur américain de la politique de sanctions et expert de l'Atlantic Council. 

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«Je crois que la loi CAATSA contient beaucoup de bons éléments et beaucoup d'éléments incongrus. Elle a été élaborée à la hâte et cela se voit. Je pense que l'annexe 232 visant les gazoducs est mal conçue. Je ne suis pas un soutien de Nord Stream 2, mais je ne crois pas aux sanctions pour l'attaquer», a confié Daniel Fried à Sputnik.

Il estime aussi que «les dispositions en matière de défense pourraient avoir des conséquences indésirables».

«Si vous les réalisez agressivement, vous allez rencontrer des problèmes avec tous les acheteurs d'armements russes. Je n'aime pas cela, mais, je vous demande, le Vietnam? La Chine? L'Inde? Pourquoi nous voulons nous disputer avec eux, quand il y a d'autres moyens plus efficaces [pour contrer la Russie, ndlr], si nous ne sommes pas contents avec le comportement de la Russie», a ajouté Daniel Fried 

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La «loi pour contrer les adversaires de l'Amérique au moyen de sanctions» (CAATSA) a été adoptée à l'été 2017 et prévoit des sanctions contre des personnalités et des entreprises, notamment contre le complexe militaro-industriel russe et les pays achetant des armements russes. Le département d'État américain a qualifié la loi en question de moyen de dissuasion envers ceux qui veulent conclure des accords avec la Russie. Cette loi a mené aux tensions entre les États-Unis et leur allié de l'Otan, la Turquie.

La Turquie, deuxième armée de l'Otan en nombre, a signé avec la Russie un contrat qui prévoit la fourniture de quatre batteries de S-400 pour un montant compris entre deux et deux milliards et demi d'euros, une acquisition qui déconcerte les partenaires occidentaux d'Ankara.

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