Face aux poids lourds du nucléaire, Le Maire jette la bombe des énergies renouvelables

La World Nuclear Exhibition, salon rassemblant la communauté mondiale du nucléaire, s’'est achevée le 28 juin dernier. Comme lors de la dernière édition il y a deux ans, le ministre de l’'Économie y a prononcé un discours qui aura marqué par la mention des énergies renouvelables.
Sputnik

La grand-messe de l'atome vient de se clore et le sermon de Bruno Le Maire aura marqué les fidèles!

En effet, la communauté mondiale du nucléaire civil était réunie à Paris du 26 au 28 juin derniers à l'occasion de l'exposition World Nuclear Exhibition, un sommet qui réunit la grande majorité des acteurs de l'industrie du nucléaire tous les deux ans.

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Cette année, l'événement a été lancé par un discours de Bruno Le Maire dans lequel l'actuel ministre de l'Économie a rappelé l'importance de la filière pour la France:

«[Le nucléaire] garantit la sécurité d'approvisionnement de notre pays, la compétitivité de notre pays et l'indépendance énergétique de la nation française.»

Un discours très proche de celui qu'avait prononcé son prédécesseur à Bercy, aujourd'hui Président de la République, lors de la précédente édition il y a deux ans, à un détail près.

​En 2016, alors membre de l'exécutif de François Hollande, Emmanuel Macron avait défendu le nucléaire comme «un choix français» et «un choix d'avenir».

«La France a fait le choix du nucléaire il y a maintenant plus de cinquante ans […] Il y a toujours eu cette constance, cette volonté d'aller de l'avant et notre histoire industrielle de l'après-Seconde Guerre mondiale s'est faite aussi par et avec l'histoire du nucléaire dans la capacité à avoir notre souveraineté énergétique», déclarait Emmanuel Macron devant la communauté de l'atome en 2016.

Emmanuel Macron avait également mis l'accent sur le poids du nucléaire dans l'économie française en rappelant que cette industrie représentait, en France, «22. 000 emplois particulièrement qualifiés, près de 2.600 entreprises et environ 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires».

L'actuel Président défendait également le nucléaire, qu'il estimait «au cœur des enjeux climatiques et environnementaux», car non carboné. Et c'est là le principal point d'évolution de la politique qu'il mène aujourd'hui.

Car si l'allocution du ministre de l'Économie ne crée pas de rupture avec celle de son prédécesseur, elle ajoute une nuance importante: les énergies renouvelables, absentes du discours d'Emmanuel Macron en 2016:

«On peut à la fois être fier de la filière nucléaire française […] et être extrêmement volontariste dans le développement des énergies renouvelables. Je pense que les deux sont parfaitement compatibles.»

​Cet ajout est néanmoins plus une inflexion qu'un changement radical dans les choix énergétiques de la France. La faute à un Nicolas Hulot qui servirait de caution écologiste à l'actuel gouvernement? La question semble légitime.

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