Cette décision du gouvernement saoudien a plusieurs explications et surtout économique, a déclaré Martin Hvidt dans un entretien accordé à Sputnik.
«C'est plutôt une nécessité économique, la levée de l'interdiction de conduire pour les femmes pouvant permettre de les engager dans la production. C'est que les prix du pétrole baissent, et le pays a un déficit budgétaire considérable. Aussi, est-il nécessaire de réorganiser l'ensemble de l'économie à l'exemple du Royaume-Uni où tous travaillent et apportent leur contribution dans le PIB», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que des protestations contre cette décision étaient évidemment inévitables, mais que le prince héritier s'adressait principalement aux jeunes.
«Environ 60% de la population du pays a moins de 30 ans et souhaite davantage de réformes, alors que bien des représentants de la vieille génération y résistent parce qu'ils sont habitués à l'ordre traditionnel», a reconnu le Danois.
Selon ce dernier, le rôle de la femme dans la société saoudienne ne manquera pas de changer progressivement.
Les observateurs constatent en effet que la fin de l'interdiction de conduire pour les femmes constitue une avancée dans le royaume ultraconservateur, mais que de nombreuses restrictions pèsent encore sur le quotidien des femmes. Il s'agit entre autres du système de tutelle masculine imposé aux Saoudiennes. Ce système impose notamment aux femmes d'avoir la permission de leur plus proche parent masculin — père, mari, frère, fils — pour étudier, renouveler leur passeport ou quitter le pays.