L’Algérie et la Turquie remportent une victoire à l’Onu en faveur des Palestiniens

Un projet de résolution présenté à l’Assemblée générale de l’Onu par l’Algérie et la Turquie condamnant Israël et appelant à la protection des Palestiniens a été adopté le 13 juin 2018. L’autorité palestinienne a salué le résultat du vote alors qu’Israël l’a dénoncé.
Sputnik

L'Assemblée générale des Nations Unies a adopté, le 13 juin 2018, un projet de résolution présenté conjointement par l'Algérie, en sa qualité de présidente du groupe de la Ligue des États arabes (à l'Onu), et par la Turquie, en sa qualité de présidente du groupe de l'Organisation de la coopération islamique (à l'Onu), réclamant la protection des Palestiniens contre les exactions de l'armée israélienne.

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La résolution dénonce le «recours excessif, disproportionné et aveugle à la force par les forces israéliennes» dans les territoires palestiniens, «tout particulièrement dans la bande de Gaza», selon le compte rendu de la session extraordinaire d'urgence de l'Onu lors de laquelle a eu l'adoption de cette résolution, publié sur le site de l'organisation internationale.

Le texte adopté à l'Assemblée générale de l'Onu «déplore (…) l'utilisation de balles réelles contre des manifestants civils, y compris les enfants, ainsi que contre le personnel médical et les journalistes» et l'Assemblée se dit «vivement préoccupée par les pertes en vies innocentes».

Le document exige «d'Israël, Puissance occupante, qu'il s'abstienne de tels actes» et qu'il se conforme à «la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949».

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Le Secrétaire général de l'Onu est prié, selon le texte de la résolution, «de présenter des propositions sur les moyens de garantir la sécurité, la protection et le bien-être de la population civile palestinienne se trouvant sous occupation israélienne et en particulier, des recommandations relatives à un mécanisme de protection internationale».

«Les tirs de roquettes qui ont été effectués depuis la bande de Gaza contre des zones civiles israéliennes», ont été déplorés par l'Assemblée générale de l'Onu. Cette formulation a déplu aux États-Unis dont l'ambassadeur Nikki Haley a présenté un amendement désignant nommément le Hamas comme responsable de l'instabilité dans la bande Gaza. La version finale du projet de résolution qui a été soumise au vote ne fait aucune référence au mouvement Hamas.

La résolution appelle à l'instauration de nouvelles négociations pour la résolution du conflit israélo-palestinien «en vue de parvenir à une paix juste, globale et durable, fondée sur l'ambition d'une région où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, en paix, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues».

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Pour l'Autorité palestinienne, l'adoption de cette résolution est une réussite éclatante de sa diplomatie et pour la cause du peuple palestinien.

«L'adoption de cette résolution est un coup dur pour les États-Unis qui se sont vu refusés, à une majorité écrasante, l'amendement qu'ils ont présenté, et constitue une victoire pour la diplomatie palestinienne et pour tous les pays libres qui soutiennent sa cause», a déclaré Riyad al-Malik, ministre palestinien des Affaires étrangères dans un entretien avec l'agence Sputnik. «Les États-Unis se sont isolés eux-mêmes et ils se sont dénudés devant toute la communauté internationale à cause de leurs positions», a-t-il ajouté.

Du côté israélien, Dany Danon, l'ambassadeur d'Israël à l'Onu a déclaré que ce vote de l'Assemblée générale constituait un soutien au terrorisme du mouvement Hamas et privait son pays de son droit à l'autodéfense, selon le site hébreu Walla.

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La résolution a été adoptée par 120 voix pour, 8 voix contre (Australie, États-Unis, Îles Marshall, Îles Salomon, Israël, Micronésie, Nauru et Togo), et 45 abstentions.

Au moins 123 Palestiniens ont été tués et plus de 13.000 autres blessés ou intoxiqués au gaz dans les affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens depuis le 30 mars dernier. Le 14 mai dernier, les violences sont montées d'un cran, et plus de 60 Palestiniens ont été tués. L'action de protestation du 14 mai s'est déroulée dans la bande de Gaza à l'occasion de l'inauguration de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.

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